jeudi 31 décembre 2009

Rétrospective 2009

Nous vous souhaitons à tous une excellente année 2010 !

Pour vous permettre de retrouver un article de notre voyage de 2009, voici tout d'abord une carte interactive:

  • Pour trouver l'article correspondant à un itinéraire, allez avec votre souris sur ce trajet, et cliquez quand le curseur prend la forme d'une main avec index pointé
  • Cliquez ensuite sur "Voir article du blog"
  • Vous pouvez aussi cliquer sur "Voir la carte détaillée" du dit itinéraire

Afficher itinéraire 2009 sur une carte plus grande

Et voici la table des matières de nos articles de 2009 classés par ordre chronologique (grâce à Yahoo Pipes).

Bangkok - Singapour

Nous voilà repartis pour un tour! Le trajet jusqu'à Bangkok s'est déroulé presque sans histoire. Des amis nous ont fait la gentillesse de se lever très tôt pour nous amener avec armes et bagages à l'aéroport de Genève. Au contrôle des bagages à main, ma bouteille d'essence (pour le réchaud) ne passe pas. Je croyais pourtant bien faire de la prendre avec moi pour pouvoir démontrer qu'elle était ...

Cet article n'est pas destiné à nos lecteurs habituels, mais plutôt aux cyclo-touristes voyageant en pays lointains et pas rebutés par la technologie. A leur intention, je signale aussi la disponibilité d'itinéraires à vélo sur le site http://www.bikely.com/ . De quoi s'agit-il? Google Maps contient une cartographie détaillée des pays suffisamment développés et ouverts pour la rendre publique ...

Les Thaïs dans les campagnes sont très actifs: aux marais salants succèdent les élevages de crevettes, puis les plantations d'ananas. Nous découvrons ensuite de magnifiques plages de sable fin avec cocotiers, reliefs rocheux, et quasi-personne: tous les touristes sont-ils à Phuket ou Krabi? Ce golfe du Siam nous enchante: les ...

Nous continuons de longer le golfe du Siam en direction du Sud sans rencontrer grand monde. Les plages désertes sont magnifiques, hélas un jour où nous voulons nous baigner nous remarquons vite la présence de nombreuses méduses.Nous rencontrons un Anglais qui se rend à vélo à Phuket. Comme il a épousé une Thaïe, il vit le plus souvent dans ce pays. Il est ...

Au fur et à mesure que l'on descend vers le Sud, les paysages deviennent plus impressionnants, car constellés de pics rocheux qui se prolongent dans la mer un peu comme dans la baie d'Halong au Nord du Vietnam. A Phang-Nga nous prenons un bateau pour aller visiter ces îles surprenantes, dont l'île de James Bond ainsi surnommée depuis que Roger Moore y a ...

Nous transportons un petit PC (Asus EeePC 901) depuis le début de cette année. En Thaïlande, nous trouvons fréquemment des liaisons WiFi qui nous permettent de nous connecter à Internet plus souvent. C'est ce qui permet les quelques améliorations décrites ci-dessous: Informations contenues dans Photos (rubrique "Utiles" du blog) Les albums de photos sont répertoriés par date de création (les ...

Pour quitter Ko Lanta, nous avons pris un bateau de touristes pour rejoindre la côte Ouest. Les jeunes filles nordiques se bronzent à fond, ça doit les changer de leur hiver nocturne! Nous arrivons sur terre ferme en plein midi, dur de reprendre le vélo sous le soleil de plomb (à notre tour de bronzer, mais quand on arrive sur une plage, les gens se demandent comment on fait pour ...

Après la Thaïlande, Langkawi nous apparaît plus riche et développée: mais c'est une île port-franc et on y trouve donc beaucoup de boutiques de produits de luxe détaxés. Impossible toutefois d'y trouver une crème solaire, il n'y a que des parfums. Pas d'alcool non plus, la Malaisie est un état islamique strict. Nous traversons tout de même l'île pour ...

Après l'île Perhentian, nous longeons la côte Est de la Malaisie en direction de Singapour.Première halte à Penarik, où notre hôte du jour est un double saisissant de notre ami Pierre: même physique, mais aussi mêmes attitudes. Il nous dit regretter le nationalisme populiste de certains politiciens malais: chers compatriotes suisses, cela vous fait penser à ...

L'arrivée à Johor Bahru, deuxième plus grande ville de la Malaisie, s'est faite sous un orage tropical intense: même sous l'abri de bus, difficile de rester secs! Le lendemain, traversée du pont qui nous mène à Singapour, et passage de la douane épique au milieu de milliers de motocyclistes (les voitures ont leur propre route), ...

Depuis Singapour, il est facile de se rendre à Bali, nous avons utilisé Air Asia, compagnie aérienne low-cost très bien organisée et qui transport les vélos. Du coup nous avons pris un aller et retour sur Singapour, ce qui nous a permis de laisser pas mal de bagages inutiles que nous transportons depuis Bangkok. Bali est une ...

Japon
Notre arrivée au Japon n'a pas été des plus simples. Nous sommes arrivés en pleine "Golden Week", où les Japonais s'octroient trois jours de congé, donc presque tous les hôtels étaient pleins. Ensuite il faut nous habituer à ce que presque personne ne parle ou n'ose parler l'anglais. Et il est rare de trouver des ...

Nous profitons de notre connection WiFi au camping de Shibushi pour donner brièvement de nos nouvelles. C'est un peu surréaliste de taper ce message de nuit, sous les pins, avec pour seule lumière celle de mon écran, et les vagues comme bruit de fond: comme nous sommes les seuls clients, on a l'impression de faire du camping sauvage! Nous allons parcourir demain ou après-demain notre 10'000ème km ...

Les cyclistes qui traversent le Japon partent ou arrivent en général au cap Sata, à l'extrémité Sud du Kyushu, péninsule d'Osumi. Nous avons préféré découvrir la péninsule d'en face, Satsuma, qui présente plusieurs points d'intérêt: Chiran, et ses maisons de samouraïs aux jardins très travaillés Le beau lac d'Ikeda, qui ...

Pourquoi ce titre? Commençons donc par une courte leçon de géographie. Le Japon comprend quatre îles principales (sur les 4 000 de l'arc insulaire), qui représentent plus de 95 % du territoire. Du sud au nord, Kyushu que nous avons traversé deux fois, Shikoku, l’île de la mer intérieure, Honshu, la plus grande et la ...

Kansai (Himeji - Kobe - Osaka - Nara - Kyoto - Gifu)
Depuis Takamatsu, nous avons pris un ferry pour l'île des olives, Shodoshima. Nous profitons de traverser dans tous les sens cette île montagneuse et idéale pour les ballades à vélo: nous nous payons quelques 4 km de pente pouvant atteindre jusqu'à 18%, limite pour nos vélos chargés ...

Traversée des Alpes Japonaises, entre murs de neige et routes coupées (Chubu - Kanto)
Saviez-vous que le Japon est un pays très montagneux? Eh bien, notre périple de ces derniers jours nous en a tout-à-fait convaincus.Partis de Takayama, une charmante petite ville qui a su garder son charme d'antan, nous avons gravi la route la plus haute du Japon: après 2200 m de montée, nous atteignons ...

Nous voici donc, après 3'600 km de vélo au Japon, arrivés dans sa capitale Tokyo. Nous y restons quatre jours, le temps d'obtenir notre visa chinois (mission accomplie), et de déambuler dans différents quartiers de Tokyo, qui ont chacun leur caractéristique et ambiance particulière: par exemple Ginza, la réponse de Tokyo ...

Nous aimerions féliciter deux entreprises pour la qualité de leur service après-vente et de garantie:Mammut Suisse: nous utilisons en camping deux matelas D-Lux Pump Mat, très confortables et bien isolés. Hélas l'un d'entre eux est devenu inutilisable. Contacté par courrier électronique, Mammut Suisse nous l'a remplacé sous garantie, et nous l'avons reçu au Japon en moins d'une semaine ...

On dirait que les nuages n'ont pas apprécié que nous voulions leur brûler la politesse en prenant un train rapide pour le nord du Japon: depuis que nous sommes arrivés dans l'Hokkaido, les conditions météorologiques sont misérables. Pluie et vent, souvent de face, le pire c'est la conjugaison des deux! Est-ce une autre ...

L'été 2009 reste très pluvieux en Hokkaido: depuis le 17 juillet, une seule éclaircie le 20 juillet! A Furano, station de ski qui a vu plusieurs compétitions internationales de ski alpin, il pleuvait tant que nous avons renoncé à nous rendre au parc national Daisetsuzan. C'est dans cette région que dix randonneurs ...

D'Abashiri, nous nous rendons dans la péninsule de Shiretoko, au Nord-Est de l'Hokkaido. C'est un parc national inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco à cause de sa très riche bio-diversité. Il abrite l'une des plus nombreuses populations d'ours bruns du Japon, environ 600 ours. La glace flottante qui dérive encore ...

D'Aomori, au Nord du Honshu, l'île principale du Japon, nous prenons une toute petite route pour Sukayu où se trouve un onsen mixte pouvant accueillir jusqu'à 1000 personnes. Une bonne partie de la route est non goudronnée et nous n'y rencontrons qu'une seule voiture. Mais que ne ferait pas Alain pour admirer les belles ...

Pour terminer notre voyage au Japon, nous faisons le tour de l'île Sado-ga-shima, la 6ème île du Japon en terme de superficie. Nous adoptons un rythme pas maso du tout, puisque nous parcourons les 210 km de pourtour de l'île Sado en 5 jours. Nous avions trouvé le Tohoku tranquille, mais l'île de Sado est encore plus calme. Les ...

Nous sommes restés quatre mois au Japon, c'est à la fois peu et beaucoup. C'est largement suffisant pour en découvrir à vélo les principales régions, mais trop court pour en pénétrer la culture et la société. Pour nous, c'est le pays étranger où nous sommes restés le plus longtemps, et il y a plusieurs raisons à cela: C'est bien souvent un paradis pour les cyclistes. En arrivant de la Thaïlande, ...

Chine
Nous vous le confirmons: Blogspot et Picasa Web sont complètement bloqués en Chine, ce qui va nous empêcher de mettre le site à jour, même si nous trouvons une connection Internet.Rendez-vous donc vers la fin de l'année, merci de patienter jusque là. Ne nous demandez pas comment nous avons fait pour publier ce message, nous avons profité d'une aubaine qui ne se reproduira plus. En attendant nous ...

Blogspot reste censuré en Chine, mais l'informatique a des ressources que même le gouvernement chinois n'arrive pas à contrôler. Aujourd'hui 18 octobre 2009, nous venons d'arriver à Shangri La, dans le Yunnan, et avons retrouvé la "civilisation", ce qui va nous permettre de gentiment remettre notre blog à jour. Voici donc un premier court article sur Shanghai, notre port d'arrivée en ...

De Xining, à environ 2300 m d'altitude, que nous avons quitté le 12 septembre, nous nous sommes lentement dirigés vers le Tibet tant géographique que politique à une certaine époque, tout en restant dans la province de Qinghai officiellement ouverte aux voyageurs individuels ...

Après Yushu, nous pénétrons dans le Sichuan. Les routes sont nettement moins bonnes qu'au Qinghai, mais les routes tadjiks que nous avons parcourues l'an passé étaient encore bien pires. Les monastères se succèdent (Serxu, Dzogchen, ...) et nous voyons aussi plusieurs ...

Arrivés à Benzilan, nous ne sommes qu'à 100 km de Deqin où il y a un paysage de pics glaciaires sublime. Mais il y a 2900 m de montée et comme il faudra revenir à Benzilan pour reprendre notre itinéraire prévu, nous décidons de prendre un taxi aller simple pour Deqin: il faut ...

Après la foule des touristes à Lijiang et Dali, nous nous dirigeons vers les rizières de Yuanyang, à 700 km de Dali, mais ce parcours est presque un no man's land pour les guides de voyage: seule Weishan, charmante bourgade à 70 km de Dali y est mentionnée, et elle semble malgré tout délaissée par les touristes. Tant mieux ...

mercredi 11 novembre 2009

Sud du Yunnan

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Pour voir l'itinéraire sur Wikiloc, cliquez sur le "w" (de wikiloc) en haut à droite de l'image

Après la foule des touristes à Lijiang et Dali, nous nous dirigeons vers les rizières de Yuanyang, à 700 km de Dali, mais ce parcours est presque un no man's land pour les guides de voyage: seule Weishan, charmante bourgade à 70 km de Dali y est mentionnée, et elle semble malgré tout délaissée par les touristes. Tant mieux, elle reste beaucoup plus authentique.

Avant d'arriver à Weishan, nous avons traversé deux villages musulmans un peu barricadés: de hauts murs entourent leurs maisons, et les lourds portails en fer sont fermés. Pas de restaurant en vue, et ce n'est que vers 13h30 que nous en apercevons enfin un, avec une table de dîneurs devant. On demande si l'on peut y manger et on nous fait signe de nous asseoir. Pas le temps de discuter le menu, on nous apporte bol et baguettes et on nous sert à manger. En regardant mieux notre entourage, nous nous apercevons de notre méprise: nous sommes devant un magasin de matériaux de construction et sommes en train de manger avec les employés! Pas moyen de payer notre repas, on s'est invités sans s'en rendre compte et ces Chinois ont vraiment bien réagi!

Nous avions arbitrairement divisé nos articles entre Nord-Ouest et Sud du Yunnan, mais il y a bien une grande différence entre ces deux régions. Jusqu'à Zhongdian (ou Shangri-La), nous étions encore un peu dans le Tibet. Lijiang est dominée par la dernière haute montagne enneigée, puis l'altitude baisse nettement. Nous retrouvons des températures très agréables et un temps ensoleillé assuré.

La Chine n'est pas réputée être un pays écologique, mais nous avons parfois l'impression qu'elle est en avance sur la Suisse. Presque toutes les maisons sont équipées de chauffe-eau solaires rudimentaires (réservoir et capteurs posés sur les toits plats) mais efficaces. Et dans plusieurs grandes villes, seuls les scooters électriques sont autorisés. Ils sont particulièrement silencieux, mais leurs conducteurs le savent et font particulièrement attention aux piétons et cyclistes. A l'inverse, la plupart des moteurs Diesel sont très mal réglés. Les tracteurs de paysans dégagent, en nous dépassant, une épaisse fumée noire malodorante, et l'on se dit que le vélo n'est pas toujours un sport très sain!

Le Sud du Yunnan reste un pays montagneux, et notre itinéraire nous impose de nouveau quelques rudes montées; mais nous ne sommes pas pressés et prenons quelques jours de repos pour mieux les digérer.

Arrivés à Jianshui, après neuf jours sans connexion Internet, une mauvaise nouvelle nous attend dans notre courriel: le décès de la maman d'Alain. Nous réussissons à rentrer en Suisse à temps pour ses obsèques, et nous voilà de retour un peu plus tôt que prévu; mais ce n'est probablement pas la fin de notre voyage!

mercredi 28 octobre 2009

Nord-Ouest du Yunnan

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Pour voir l'itinéraire sur Wikiloc, cliquez sur le "w" (de wikiloc) en haut à droite de l'image


Profil d'altitude entre Deqin et Dali, Yunnan

Arrivés à Benzilan, nous ne sommes qu'à 100 km de Deqin où il y a un paysage de pics glaciaires sublime. Mais il y a 2900 m de montée et comme il faudra revenir à Benzilan pour reprendre notre itinéraire prévu, nous décidons de prendre un taxi aller simple pour Deqin: il faut profiter du beau temps, ces montagnes sont pudiques et se cachent fréquemment, même à cette saison.

Le chauffeur nous dépose à Felai Si d'où la vue est superbe, mais le soir les montagnes sont voilées. C'est un endroit très touristique (des Chinois à 99%), et pour une fois nous devons faire plusieurs hôtels pour trouver une chambre (une Taïwanaise parlant l'anglais nous a bien aidé).

Le lendemain matin, grand beau, nous sommes vernis! Le paysage, au lever du soleil, est bien à la hauteur de sa réputation, le Miacimu est particulièrement élancé et d'une beauté époustouflante. Nous nous imprégnons de ce paysage et nos appareils de photo ne chôment pas.

Ce n'est que vers 11h30 que nous finissons par quitter Deqin, à vélo cette fois. Et le retour est long, plus de 1500 m à gravir avec un triple col à 4300 m. Le soleil se couche quand nous arrivons au dernier col, et nous entamons une longue descente, dépassant les camions chargés dont les freins surchauffent, malgré le refroidissement à eau dont ils sont munis. A cause de ce système, la route est toute mouillée, et il nous faut faire attention de ne pas glisser. Il fait nuit quand nous arrivons enfin dans un village et y trouvons un hébergement sommaire mais bienvenu.

Le lendemain, en passant près du monastère de Dongzhulin, nous voyons beaucoup de véhicules parqués le long de la route. Nous nous arrêtons aussi, et coup de chance il y a une fête religieuse au monastère. Cette fois on se croit vraiment dans Tintin au Tibet, tout y est: moines en tenue d'apparat, trompettes et cors tibétains, et le spectacle est aussi parmi les spectateurs tibétains aux visages burinés et costumes typiques. Nous prenons du retard, et ce n'est de nouveau qu'à la nuit tombante, après avoir de nouveau gravi plus de 1500 m que nous arrivons à notre étape, Nixi.

Le lendemain nous rejoignons Shangri-La (ou Zhongdian), un haut lieu touristique du Yunnan. Mais on est le 18 octobre, il n'y a heureusement pas trop de monde. Nous y restons deux jours pour nous reposer, et Alain en profite pour débloquer et mettre à jour notre blog (qui reste inaccessible en Chine pour les internautes non munis de cette astuce). Nous retrouvons avec plaisir Elsa et Ollivier qui récupèrent de leur accident à vélo près de Litang, et apprécions les restaurants qui servent des plats adaptés aux papilles des touristes occidentaux. Il y a même un Italien qui tient une pizzeria! Il nous apprend que cette année (et l'an passé aussi bien sûr) plus aucun cyclo-touriste n'a pu rejoindre Shangri-La en venant de Lhasa: depuis les JO de 2008, la TAR (Tibetan Autonomous Region) semble bel et bien hermétiquement fermée aux cyclo-touristes individuels!

Après Shangri-La, nous descendons la Gorge du Saut du Tigre (Tiger Leaping Gorge). Les touristes occidentaux viennent y faire un trekking, tandis que les touristes chinois viennent en masse voir les rapides par la route. Pour rejoindre Lijiang après être sortis de la gorge, nous devons emprunter un ferry difficile d'accès: il nous faut porter bagages et vélos sur de petits sentiers de montagne sur les deux berges: tout cela nous prend trois bonnes heures, nous ne ferons que 40 km ce jour-là.

Le lendemain, nous trouvons une excellente route sans circulation pour Lijiang. Mais ce sera une très longue journée, plus de 9 h de pédalage effectif pour gravir 1930 m et parcourir 90 km. Il fait nuit quand nous arrivons à Lijiang, et le plan du Lonely Planet est tout-à-fait insuffisant pour nous y retrouver. Quelqu'un s'approche pour nous aider, et extraordinaire coïncidence, c'est la même Taïwanaise qui nous avait déjà aidé 8 jours plus tôt à Felai Si! Est-ce la seule Chinoise parlant anglais et disposée à aider des cyclistes en rade? Du coup nous allons manger ensemble pour fêter cet événement.

La vieille ville de Lijiang a un charme fou, malgré son succès touristique: petites ruelles et canaux, et partout des maisons traditionnelles Naxi aux lanternes rouges: le soir c'est superbe. Et au mois d'octobre, l'afflux touristique reste raisonnable. Après nos efforts de la veille, nous avons besoin d'une pause et passons 3 jours à Lijiang. Avec ses 2400 m d'altitude, Lijiang est 900 m plus bas que Shangri-La, et bénéficie d'un climat plus doux.

Lijiang et ses environs sont le pays des Naxi. Les Naxi sont une des rares minorités chinoises possédant leur propre écriture (écriture dongba), utilisant des pictogrammes spéciaux pour exprimer leurs coutumes, comme les Egyptiens anciens.

Les deux jours de vélo pour rejoindre Dali ne sont pas inoubliables, trop de circulation et de pollution. Nous y retrouvons encore une fois Elsa et Ollivier, qui nous organisent une visite de la pêche au cormoran sur le lac Erhai. La surpêche a pratiquement condamné cette pratique ancestrale des Baï, qui ne survit maintenant que pour les touristes!

Nous espérons retrouver des petites routes pour nous rendre à Yuanyang, tout au Sud du Yunnan, pratiquement à la frontière avec le Vietnam.

jeudi 15 octobre 2009

Traversée du Sichuan (ou Kham tibétain)

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Profil d'altitude entre Xiewu et Benzilan, Sichuan

Après Yushu, nous pénétrons dans le Sichuan. Les routes sont nettement moins bonnes qu'au Qinghai, mais les routes tadjiks que nous avons parcourues l'an passé étaient encore bien pires. Les monastères se succèdent (Serxu, Dzogchen, ...) et nous voyons aussi plusieurs caravanes de yaks qui regagnent des altitudes plus modérées. Les "tachi-délé" (bonjour en tibétain) fusent de partout, les Tibétains sont très amicaux, mais aussi très curieux: un soir nous campons dans un pré près d'un village, et nous avons eu un défilé de visiteurs curieux de voir ces cyclo-touristes et leur matériel. Après la tombée de la nuit , deux moines viennent encore s'initier à la prononciation de l'anglais. Ils ont un guide de conversation d'anglais pour tibétains, mais la première fois qu'ils essayent de prononcer une phrase, leur accent tibétain est si fort que l'anglais est tout-à-fait incompréhensible. Notre guide de mandarin pour francophones n'est sans doute pas meilleur, je n'ai jamais réussi à me faire comprendre sans montrer la phrase écrite en pictogrammes chinois!

A Dzogchen, nous tombons sur un moine qui parle un peu mieux l'anglais et qui a déjà voyagé dans d'autres pays. Comme il n'a pas de passeport chinois, il doit passer en douce par le Népal qui lui délivre un passeport lui permettant d'aller plus loin. Même les Chinois de souche han (la majorité en Chine) doivent demander un visa de sortie (généralement très court) pour pouvoir quitter leur pays.

Le monastère de Dzogchen est immense et situé dans un magnifique cadre de montagnes. La ville adjacente est aussi remplie de moines dans leurs soutanes rouge sombre et jaune vif. Tous ne sont pas exemplaires, l'un d'eux est manifestement ivre, et nous le revoyons le lendemain matin déjà bien lancé, une bouteille à la main! Tandis que nous soupons dans un restaurant, une brève fusillade éclate. Immédiatement le tenancier descend son rideau de fer et enjoint ses clients à se réfugier dans l'arrière salle. Nous ne nous sommes pas fait prier, et ne saurons pas ce qui s'est vraiment passé.

Nous rencontrons quatre Suisse-Allemands à Manigango: il y bien longtemps que nous n'avions pas vu de touristes occidentaux. L'hôtel est quasi plein ce soir-là: il y a aussi un grand groupe de Chinois Malais partis de Malaisie et traversant Thaïlande, Laos, et toute la Chine jusqu'en Mongolie dans de gros 4x4 en un mois! Certes le voyage à vélo est physiquement beaucoup plus exigeant, mais nous préférons notre luxe, le temps!

Le 1er octobre, la Chine populaire fête ses 60 ans d'existence. La télévision passe d'interminables défilés militaires, et le soir c'est la fiesta à Pékin, genre ouverture des JO. Mais à Ganzi même, nous n'avons rien vu sinon un court feu d'artifice.

A Litang, nous avons rencontré Elsa et Ollivier, deux Provençaux en tandem. Ils viennent d'avoir un accident hier, mais repartent quand même aujourd'hui, pour prolonger leur visa et retirer de l'argent à Zhongdian. Depuis Xining, il est en effet impossible de changer ou de retirer de l'argent (heureusement nous y avions fait le plein de yuans). La police a reconnu leur accident (heurtés par un tracteur qui ne s'est pas arrêté) et tenant compte de leurs difficultés causées par un chauffard local qui ne s'est pas arrêté, leur a offert la nuit d'hôtel et 500 Yuans! Bravo à la police de Litang, et au courage d'Elsa et d'Ollivier qui repartent sans même attendre que leurs blessures guérissent!

Le climat est moins rude qu'au Qinghai, ou peut-être le temps s'est-il radouci: tant mieux, cela nous permet de continuer à vélo. Nous rattrapons deux Belges partis un jour avant nous de Litang sur la route de Sumdo. Tout comme Ollivier et Elsa, ils roulent aussi avec des Speedhub Rohloff: avec les nôtres, cela fait cinq Rohloff en route dans cette partie du Sichuan!

Nous apprenons que la route reliant Xiangcheng à Shangri-La est très mauvaise, même impraticable par temps de pluie. Bien que le beau temps semble stable, ce tronçon nécessite quand même 4-5 jours de vélo; nous choisissons donc de prendre une route plus longue (80 km de plus), mais entièrement goudronnéee. On y rencontre un autre couple de cyclistes Espagnols qui relient Dali à Litang: eux aussi ont préféré ce trajet. Elsa et Ollivier, qui ont dû prendre un transport en 4X4 depuis Xiangcheng, nous ont confirmé le piteux état de la route directe, nous avons donc fait le bon choix!

Nous entrons dans le Yunnan après une longue descente, à une altitude de 2000 m: quel plaisir de retrouver des températures agréables! Nous allons profiter de notre détour qui nous a amené à 110 km de Deqin pour y faire un saut: il paraît qu'il y a un superbe paysage de montagnes qu'on ne voudrait pas manquer si la météo reste bonne. Après cela, ce sera le retour à la civilisation avec Shangri-La, Lijang et Dali, lieux très touristiques du Yunnan.

mercredi 23 septembre 2009

Le Tibet à vélo, c'est beau mais dur (Qinghai ou Amdo tibétain)

Et un col de plus pour notre liste des Centcols !

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Profile d'altitide antre Xining et Yushu, Qinghai, Chine

De Xining, à environ 2300 m d'altitude, que nous avons quitté le 12 septembre, nous nous sommes lentement dirigés vers le Tibet tant géographique que politique à une certaine époque, tout en restant dans la province de Qinghai officiellement ouverte aux voyageurs individuels. Pourquoi lentement? Pour "acheter" l'altitude, car après 5 jours, nous atteignions déjà les 4000 m, que nous n'avons plus quitté jusqu'au 22 septembre.

Après la propreté, la sécurité et le confort du Japon, la transition a été rude:
  • fini les toilettes avec douche et foehn incorporés, dans la Chine profonde les toilettes c'est un ou plusieurs trous alignés à ciel ouvert, et il faut bien regarder où l'on pose les pieds, car les visiteurs précédents n'ont pas tous bien visé le trou!
  • fini les onsens avec eau chaude à gogo, il faut se contenter au mieux d'une petite cuvette d'eau chaude dans le couloir de l'"hôtel" pour se passer une lavette sur le visage et les pieds; les autres parties du corps ne sont pas censées se salir!
  • fini les supermarchés et les restaurants tous ultra-clean: il faut faire ses provisions à l'avance, en route on ne trouve plus grand chose, et même si les restaurants offrent des plats le plus souvent convenables, il faut bien choisir ceux qui ont le plus grand débit
  • fini également la température agréable dont nous avons bénéficié au Japon, à 4000 m ou plus mi-septembre, il fait froid voire glacial
  • nous avions des difficultés de communication au Japon, mais c'était un bon entraînement pour la Chine: après Xining, plus personne ne parle l'anglais, et même notre guide de conversation en mandarin est parfois inutile, il aurait aussi fallu prendre le tibétain.
Nous avons fait du camping sauvage trois fois. La deuxième, à 4300 m, Ursula a cru entendre des pas et des bruits de bouteille cassée, du coup nous avons eu peur et peu dormi. Et le matin nous nous sommes réveillés sous la neige! Heureusement elle ne tenait pas sur la route et nous avons pu continuer. La troisième, à 4630 m d'altitude, la nuit a été très froide et nous n'avons décollé de notre campement que vers 10 h du matin, une fois dégelés! Et il y avait quand même 86 km à parcourir avec un col à plus de 4800 m avant de trouver le prochain village. Et le vent trop souvent contraire.

Mais cessons de nous plaindre: dans le Qinghai, les routes que nous avons empruntées sont excellentes. Les paysages traversés étaient souvent austères mais magnifiques. Et plus nous nous rapprochions de Yushu, plus nous entrions dans le Tibet traditionnel, avec ses monastères, ses troupeaux de yaks, de moutons, ses habitants dans leur costume traditionnel, parfois avec un moulin à prière dans la main et faisant le tour des gompas.

Nous nous reposons un peu à Yushu, grande ville à 97% tibétaine, avant de continuer vers le Sichuan (le Kham du Tibet). Nous devrons certainement prendre un taxi ou un bus pour une partie de cette traversée, nous avons peur d'être de nouveau pris dans la neige comme cela nous était arrivés au Ladakh l'an passé. Les routes y seront plus mauvaises, et les dénivellations plus imposantes.

Nous n'avons rencontré qu'un seul autre cyclotouriste au Qinghai, Philip, un jeune Australien parti de Dali et se rendant à Kashgar.

jeudi 10 septembre 2009

Shanghai

Blogspot reste censuré en Chine, mais l'informatique a des ressources que même le gouvernement chinois n'arrive pas à contrôler. Aujourd'hui 18 octobre 2009, nous venons d'arriver à Shangri La, dans le Yunnan, et avons retrouvé la "civilisation", ce qui va nous permettre de gentiment remettre notre blog à jour. Voici donc un premier court article sur Shanghai, notre port d'arrivée en Chine.


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Notre voyage Osaka - Shanghai par bateau était très sympathique et reposant. 30 ou 40 passagers pour une capacité de 350, nous étions seuls dans notre cabine de 4 couchettes. C'était une jolie croisière à travers les îles japonaises. A l'arrivée près de Shanghai, la mer a changé de couleur pour virer au brun: très différent de l'eau limpide des côtes du Japon! On a encore profité de l'onsen sur le bateau, le dernier avant longtemps!

La ville de Shanghai est en pleins travaux, ils préparent l'exposition universelle de 2010. Alain est passé chez Nestlé donner une conférence sur son activité professionnelle passée et a été fort bien reçu par ses anciens collègues chinois. Pendant ce temps Ursula découvrait une toute petite partie de cette métropole en pleine effervescence.

Le train Shanghai - Xining: 1900 km 32h 120 CHF/personne dans la classe couchettes "molles". La contrôleuse a déplacé les deux personnes qui partageaient notre compartiment pour qu'on puisse y caser nos vélos sans problème: sympas les Chinois!

A Xining, le temps est un peu maussade et les prévisions pas fameuses pour l'immédiat. Peut-être allons-nous retarder d'un ou deux jours notre départ vers le plateau tibétain ...

Cette fois finis la chaleur, le confort des hôtels et onsens japonais, on va en baver, mais ça devrait être une région superbe, plus tibétaine que Lhasa, ...

lundi 7 septembre 2009

Censurés !!!

Nous vous le confirmons: Blogspot et Picasa Web sont complètement bloqués en Chine, ce qui va nous empêcher de mettre le site à jour, même si nous trouvons une connection Internet.

Rendez-vous donc vers la fin de l'année, merci de patienter jusque là. Ne nous demandez pas comment nous avons fait pour publier ce message, nous avons profité d'une aubaine qui ne se reproduira plus. En attendant nous donnerons quelques nouvelles par e-mail aux personnes qui nous écrirons: google mail fonctionne encore en Chine, ouf.

dimanche 6 septembre 2009

Transition

Nous sommes restés quatre mois au Japon, c'est à la fois peu et beaucoup. C'est largement suffisant pour en découvrir à vélo les principales régions, mais trop court pour en pénétrer la culture et la société. Pour nous, c'est le pays étranger où nous sommes restés le plus longtemps, et il y a plusieurs raisons à cela:

  • C'est bien souvent un paradis pour les cyclistes. En arrivant de la Thaïlande, Malaisie et Bali, nous avons tout de suite été étonnés par le nombre de vélos dans les villes. Paradoxe, plus les pays sont développés, plus les gens reviennent au vélo! Nous avons bien sûr eu quelques routes à grand trafic désagréables, mais la plupart du temps avons su les éviter et dégotter de petites routes de campagne ou de montagne très tranquilles.

  • Les Japonais sont très discrets, mais très serviables lorsque l'on leur demande un renseignement. Ils vont prendre tout le temps qu'il faut pour pouvoir répondre à notre demande, et même sans parler l'anglais, nous aider efficacement, nous menant même jusqu'à l'adresse recherchée.

  • Les paysages sont très variés: mer, lacs, forêts, montagnes, volcans, parcs naturels. Seul bémol, leur besoin de sécurité les poussent à bétonner de trop nombreux talus, lits de rivière, et côtes. N'y a-t-il pas des moyens plus naturels de contrer l'effet de la neige, des pluies, typhons et tremblements de terre fréquents sur cet archipel? Nous avons aussi été impressionnés par l'ampleur et la fréquence des travaux publics sur les routes japonaises: de nombreux camions chargés de terre nous ont fréquemment dépassés tout au long de notre périple, on en vient à se demander s'ils ne sont pas en train de déplacer leur pays tout entier!

  • C'est le pays réputé le plus sûr du monde, où le vol est pratiquement inconnu. En effet, nous nous sommes sentis en confiance, et avons un peu baissé notre garde: inutile de garder, même de cadenasser nos vélos chargés pendant que nous faisons les courses. Les Japonais laissent même leur clef de voiture au contact, et hélas trop souvent ne prennent même pas la peine d'arrêter leur moteur.

  • Le confort: même en faisant du camping sauvage, nous avions le plus souvent toilettes et lavabos à proximité. Nous allons regretter les onsens, idéaux pour se relaxer et se laver après une journée de vélo. Et bien sûr, les hôtels sont toujours impeccablement propres et confortables: personne n'a idée d'aller voir la chambre avant de la louer, sauf nous au début de notre séjour!

  • La nourriture très saine et digeste, variée et excellente même si nous ne sommes pas encore devenus de grands amateurs de poisson cru. Seul bémol, le prix exorbitant des fruits, manifestement un produit de luxe au Japon.

Notre regret: ne pas avoir eu le courage d'apprendre un peu de japonais.

Nous allons maintenant en Chine jusque vers la fin de l'année. Notre intention n'est pas de visiter toute la Chine, c'est un pays beaucoup trop vaste pour le parcourir en 3 ou 4 mois de vélo. De Shanghai que nous avons rejoint en 48 h de bateau depuis Osaka (très sympathique cette croisière, on y prendrait goût ...), nous allons prendre le train jusqu'à Xining, capitale du Qinghai, au Nord-Est du Tibet.

Notre ambitieux projet est de rallier ensuite Chengdu (Sichuan), voire Kunming(Yunnan). Nous allons passer par des régions très reculées, de haute altitude, aux confins du Tibet. Fini le confort et la bonne nourriture du Japon, mais vous aussi, fidèles lecteurs du blog, allez passer par un période de vaches maigres: il n'y aura probablement pas de liaison Internet avant longtemps!

De plus blogspot semble être bloqué en Chine, ce qui va nous empêcher de mettre le site à jour même une fois la connection Internet retrouvée. Enfin les vacances!

dimanche 30 août 2009

Sado pas maso


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Pour terminer notre voyage au Japon, nous faisons le tour de l'île Sado-ga-shima, la 6ème île du Japon en terme de superficie. Nous adoptons un rythme pas maso du tout, puisque nous parcourons les 210 km de pourtour de l'île Sado en 5 jours. Nous avions trouvé le Tohoku tranquille, mais l'île de Sado est encore plus calme. Les villages que nous traversons paraissent presque déserts et endormis. Tout y est aussi plus vieux, moins clinquant, on a l'impression d'avoir fait un saut de 50 ans en arrière. Il n'y a que les côtes trop souvent bétonnées et les travaux publics omniprésents sur les routes qui nous rappellent le Japon d'aujourd'hui.

Evidemment le trafic est quasi-inexistant, et c'est un paradis pour les cyclistes. On en voit d'ailleurs beaucoup à vélo de course le week-end, et quelques rares cyclo-randonneurs comme nous.

Ursula est victime de sa première crevaison après 16'000 km. Le temps qu'Alain s'en rende compte et rebrousse chemin, elle avait pratiquement terminé de changer sa chambre à air. Une petite vieille était passée plusieurs fois devant elle, toute courbée derrière son petit chariot. La dernière fois, elle en sort deux bouteilles de thé glacé, deux belles tomates et du riz qu'elle nous offre généreusement! Ce geste touchant va nous améliorer le souper, les magasins étant rares et les produits frais quasi-absents.

Une autre fois, c'est une jeune mère avec son petit garçon de 11 mois qui engage la conversation, en anglais. Nous sommes les premiers étrangers que son fils rencontre, et elle nous demande comment nous avons eu connaissance et choisi de venir visiter cette petite île: l'étude des cartes et l'envie de terminer ce voyage à vélo au Japon ailleurs qu'à Osaka.

De Niigata, en face de l'île de Sado, nous allons prendre un train pour Osaka, puis le 4 septembre un bateau pour Shanghaï.

Pas encore de conclusion ou de synthèse de notre long périple au Japon (4 mois et 7'000 km à vélo), laissons un peu décanter nos souvenirs.

mardi 25 août 2009

Tohoku tranquille


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D'Aomori, au Nord du Honshu, l'île principale du Japon, nous prenons une toute petite route pour Sukayu où se trouve un onsen mixte pouvant accueillir jusqu'à 1000 personnes. Une bonne partie de la route est non goudronnée et nous n'y rencontrons qu'une seule voiture. Mais que ne ferait pas Alain pour admirer les belles Japonaises dans cet onsen. Hélas, les femmes doivent se cacher dans une espèce de sac à bretelles à 1'000 Yens. Du coup nous nous rabattons chacun vers la partie non mixte de l'onsen qui est de plus minuscule et bondée. Quelle déception! Alain devra se contenter de la description verbale d'Ursula qui y a vu une femme superbe. Les Japonaises n'ont aucune trace de bronzage, peut-être est-ce pour cette raison que leur peau reste lisse même en vieillissant. A la campagne, elles s'abritent du soleil derrière de grands chapeaux, foulards, parfois il n'y a que les yeux qui dépassent, un peu comme en Iran.

Au camping du lac caldeira de Towada, une douzaine de jeunes filles à vélo font également étape: ça se bouscule dans l'onsen et ça cause tard dans la nuit.

Le Tohoku est une région peu peuplée, comme l'Hokkaido, mais avec un climat moins austère. Lacs- caldeira, volcans (la plupart cachés dans les nuages), cultures de riz et de tabac, le tout dans une atmosphère de tranquillité.

Nous rejoignons la côte Ouest (côté mer du Japon) et un soir prenons un hôtel cher au bord de la mer. Le repas du soir est tout-à-fait remarquable, 14 petits plats plus succulents les uns que les autres, avec bien sûr prédominance des produits de la mer. Cela nous change de nos menus de camping forcément plus simples!

mercredi 12 août 2009

Pluie, pluie, pluie, ...


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On dirait que les nuages n'ont pas apprécié que nous voulions leur brûler la politesse en prenant un train rapide pour le nord du Japon: depuis que nous sommes arrivés dans l'Hokkaido, les conditions météorologiques sont misérables. Pluie et vent, souvent de face, le pire c'est la conjugaison des deux!

Est-ce une autre conséquence du réchauffement planétaire? Alors que nous n'avons guère vu la saison des pluies au Sud et Centre du Japon, là où elle aurait dû sévir, elle semble maintenant se concentrer sur l'Hokkaido qui, cette saison, n'a vu que 40% de son ensoleillement habituel.

Aujourd'hui 13 juillet 2009, lever à 4h du matin, réveillés par la pluie sur la toile de tente et le lever du jour. Comme on avait une grosse étape prévue, on s'est levé, et, après un copieux petit-déjeuner sous l'abri des lavabos, nous sommes partis sous une pluie battante. On a pris la route directe pour Tomakomai au lieu des petites routes de montagne prévues, mais on a quand même roulé 93 km sous une pluie continue, dont seule l'intensité a varié. Peu d'opportunités de s'arrêter au sec, on ne s'est donc pas beaucoup arrêté, ce qui a fait dire à Ursula qu'elle se sentait devenir un robot pédalant. Le travail au sec dans un bureau avait ses avantages! Bon on exagère, nous voici dans une chambre d'hôtel tout confort et enfin AU SEC.

A part ses conditions météorologiques inhabituelles, l'Hokkaido va beaucoup nous plaire dès le soleil retrouvé: c'est une île beaucoup moins peuplée que le reste du Japon, et un paradis naturel, avec ses six parcs nationaux, montagnes, volcans, lacs et mers.

Il y a plus de touristes, et nous faisons davantage de rencontres. Au camping du lac Toya, les deux tentes voisines abritaient des Français. Et nous avons aussi rencontré quelques cyclistes, dont Charles et son fils de huit ans, Sho, qui vont tenter de rallier l'extrémité Nord de l'Hokkaido à celle du Sud du Kyushu à vélo. Nous étions déjà en contact avec eux et avons profité de la préparation d'itinéraires GPS très détaillée de Charles, et en retour lui avons communiqué nos parcours avant son départ. Pour les anglophones, suivez son blog Unite to Combat Climate Change - Ride Japan. C'est pour Sho une merveilleuse occasion de découvrir sa seconde patrie (sa mère est Japonaise). Et pour Charles un sacré défi: il doit tenir compte des besoins d'un enfant de huit ans, pédaler pour deux ou presque, organiser le camping, tenir son blog à jour (quotidiennement), régler les problèmes mécaniques, ... quelle énergie!

mercredi 29 juillet 2009

Nous avons atteint le cap Soya, à l'extrême Nord du Japon


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L'été 2009 reste très pluvieux en Hokkaido: depuis le 17 juillet, une seule éclaircie le 20 juillet! A Furano, station de ski qui a vu plusieurs compétitions internationales de ski alpin, il pleuvait tant que nous avons renoncé à nous rendre au parc national Daisetsuzan. C'est dans cette région que dix randonneurs Japonais viennent hélas de mourir de froid et d'épuisement.

Nous avons pris la direction plein Nord en préférant les petites routes de l'arrière-pays à celles de la côte. On n'est jamais allé au Canada, mais l'Hokkaido nous donne un peu cette impression: grandes étendues de forêts, petites villes de maisons en bois aux toits conçus pour la neige, écriteaux attention aux ours, ... on est bien loin de Tokyo!

Les points de ravitaillement sont devenus plus rares, mais nos sacoches étaient bien garnies. Hôtels, campings plus ou moins officiels nombreux en Hokkaido, mais jamais de camping vraiment sauvage: nous avons déjà eu affaire aux renards à l'affût de nos provisions ou de nos poubelles, on ne voudrait pas risquer une rencontre de ce genre avec les ours bruns qui peuplent certaines parties de l'île.

A chaque fois que c'est possible, nous nous rendons dans un onsen. Rien de tel qu'un bon bain chaud pour détendre les muscles après une journée de vélo. Et maintenant que la température est bien plus fraîche (12 à 15°C), l'onsen nous réchauffe vraiment efficacement (la température des bains est en général entre 40 et 42°C, et l'on y trouve souvent un sauna), nous nettoie en profondeur (bien pratique quand l'on campe), et nous relaxe (on peut se reposer dans la salle de séjour attenante, et même parfois s'y restaurer). Les bains sont séparés pour chaque sexe, puisqu'on s'y lave et baigne tout nu.

C'est dans la grisaille que nous atteignons le cap Soya, à l'extrême Nord du Japon. En face (mais on n'y voit rien), l'île de Sakhaline qui appartient à la Russie (pour une photo par beau temps, consultez wikipédia). Les hivers doivent être très rudes dans la région, -40°C et des mètres de neige n'y sont pas rares, et la mer est à 80% en glace, tout cela à la même latitude que Milan! Bien sûr maintenant pas de traces de neige, mais les équipement en place ("flèches" à neige, barrières à neige, voire tunnels contre la neige) sont éloquents.

Depuis le cap Soya, nous redescendons au Sud-Est jusqu'à Abashiri, le long de la mer d'Okhotsk. Trois nuits sous tente, de la pluie à chaque fois. Heureusement notre matériel tient le coup et nous aussi!

On rencontre quelques cyclo-touristes mais la barrière de la langue est un handicap pour les échanges. Les motards qui sillonnent l'île sont beaucoup plus nombreux, et nous saluent presque tous d'un geste de la main ou en levant le pouce: solidarité entre deux roues, ou admiration devant nos efforts?

Nous avons réservé un bateau d'Osaka pour Shanghaï le 4 septembre prochain. Voilà donc une échéance à respecter, nous en avions un peu perdu l'habitude!

mardi 14 juillet 2009

Hokkaido, la boucle est bouclée


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D'Abashiri, nous nous rendons dans la péninsule de Shiretoko, au Nord-Est de l'Hokkaido. C'est un parc national inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco à cause de sa très riche bio-diversité. Il abrite l'une des plus nombreuses populations d'ours bruns du Japon, environ 600 ours. La glace flottante qui dérive encore jusqu'à cette péninsule amène avec elle beaucoup de plancton dont se nourrissent les baleines.

Seule une petite partie du parc peut être facilement visitée. Le trekking y est aussi réglementé et difficile à cause des ours. Le mieux, pour apprécier la diversité de cette vie sauvage, c'est le Visitor Centre de Rausu très bien documenté (aussi en anglais) et qui montre un excellent film animalier sur la région: ce que nous avons fait pour nous abriter une fois de plus d'une pluie très froide en cette fin de journée.

Le beau temps enfin retrouvé, nous nous rendons dans le parc national d'Akan, qui contient de nombreux volcans, et des lacs-caldeira. La montée vers celui de Mashu fut le théâtre d'une bataille rangée contre les taons: résultat final, 4 piqûres, contre 20 taons tués! Il faut dire que nous transpirions à grosses gouttes, mais il serait malvenu de nous plaindre de la chaleur enfin retrouvée. Au bout de la montée, nous sommes subjugués par la beauté du lac Mashu, on vous laisse apprécier les photos.

Le mont Iozan nous offre un spectacle de fumerolles et de concrétions volcaniques, puis nous arrivons au lac Kussharo. Près du camping, nous y trouvons un rotemburo, c'est-à-dire un bain thermal à l'extérieur. Quand on y trempe les pieds, la chaleur paraît intenable, mais quand on s'y trempe complètement elle devient plus supportable.

Nous passons deux nuits au lac Onnetoh, à côté du Meakandake, un volcan actif dont les vapeurs nocives en interdisent parfois l'accès. Coup de chance, à 4 h du matin il fait grand beau, et l'accès semble libre. A 7 h du matin, Alain arrive au sommet de ce volcan très impressionnant et très photogénique à cette heure-là. Le spectacle n'est pas seulement pour les yeux: les jets de vapeur qui sortent de plusieurs endroits sont très bruyants, et les odeurs de soufre puissantes!

Au retour vers Tomakomai nous subissons deux journées de vélo sur des routes à plus grande circulation: difficile de deviner toujours juste quelles seront les routes les moins fréquentées. Dans un camping familial, les enfants nous adoptent et le lendemain matin, tous nos voisins discutent avec nous, et nous viennent nous dire au revoir avant de partir. Sur la route une voiture nous dépasse, et tous nous font de grands signes de la main, c'était les derniers partis après nous.

A Tomakomai, nous avons fermé notre circuit en boucle de l'Hokkaido, et pour ne pas refaire deux fois le même trajet, nous prenons un train vers Hakodate à la pointe Sud de l'Hokkaido. Puis c'est un ferry qui nous ramène sur l'île principale (Honshu), à Aomori.

Nous avons passé un peu plus de cinq semaines dans l'Hokkaido, et malgré le mauvais temps du début, beaucoup aimé cette île à la superficie deux fois plus grande que la Suisse, mais avec seulement 5.5 millions d'habitants: tout le contraire du Honshu qui a une densité de population trois fois plus élevée qu'en Suisse

Il nous reste deux bonnes semaines pour retourner à Osaka prendre notre bateau pour la Chine (Shanghaï).

Coup de chapeau

Nous aimerions féliciter deux entreprises pour la qualité de leur service après-vente et de garantie:

  • Mammut Suisse: nous utilisons en camping deux matelas D-Lux Pump Mat, très confortables et bien isolés. Hélas l'un d'entre eux est devenu inutilisable. Contacté par courrier électronique, Mammut Suisse nous l'a remplacé sous garantie, et nous l'avons reçu au Japon en moins d'une semaine.
  • Steripen USA: le Steripen Classic est une petite lampe UV qui stérilise 1 litre d'eau en une minute, très pratique dans les pays où l'eau potable est difficile à trouver. A la suite d'une mauvaise manipulation, nous avons cassé la lampe. Steripen USA nous en a renvoyé une nouvelle gratuitement!
On pourrait aussi écrire une rubrique "Bonnet d'âne", mais bon, on s'abstiendra de polémiquer!

mercredi 8 juillet 2009

Déambulations à Tokyo


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Nous voici donc, après 3'600 km de vélo au Japon, arrivés dans sa capitale Tokyo. Nous y restons quatre jours, le temps d'obtenir notre visa chinois (mission accomplie), et de déambuler dans différents quartiers de Tokyo, qui ont chacun leur caractéristique et ambiance particulière: par exemple Ginza, la réponse de Tokyo aux Champs Elysées, Akihabara, la ville électronique où l'on peut tout trouver, même des vieilles lampes d'amplificateurs, Shibuya, le quartier des jeunes à la mode (en-dessous de 25 ans s'abstenir), Shinjuku avec le quartier rouge de Kabukicho, etc.

Nous avons eu la chance de revoir Jean-Luc et Yuriko, un couple Canadien-Japonaise rencontré sur les hauteurs de l'Aso-san, au Kyushu, ainsi qu'Iwao, un jeune de 22 ans qui a réalisé l'an dernier l'exploit de relier à vélo Shangaï à Casablanca, en passant en hiver par la Suisse et ses cols alpins et que nous avions rencontré sur la route du Pamir. Nous avons passé une soirée francophone tous les cinq, bravo à Yuriko et Iwao de leur maîtrise du français: c'est déjà rare de trouver des Japonais capables de s'exprimer en anglais, alors en français c'est vraiment rarissime!

Après ces rencontres chaleureuses, nous voici repartis en direction de l'Hokkaido, l'île du Nord du Japon (Sapporo, cela vous dit quelque chose?). Nous choisissons de prendre le train pour gagner un peu de temps. Un Shinkansen (TGV du Japon) nous amène à 270 km/h jusqu'à Hachinohe. Cette fois prendre le train avec nos vélos et bagages a été relativement simple: sur le quai, des signes vous indiquent prsqu'au centimètre près où se trouvera la porte du wagon réservé! La seule difficulté fut d'amener nos vélos non démontés sur le quai. La règle au Japon est que tout vélo transporté par train doit être emballé. Une Japonaise parlant l'anglais a réussi à convaincre le contrôleur à l'entrée de la gare de nous laisser pousser nos vélos bien chargés jusque sur le quai. Heureusement, ce contrôleur fut moins tatillon (voire borné) que son homologue suisse-allemand qui, à la gare de Zürich, avait refusé de nous laisser prendre un train alors que nous avions pourtant acheté les billets correspondants, sous prétexte que tous les emplacements réservés aux vélos étaient déjà pris (de Lausanne à Zürich, il y avait au moins deux vélos par emplacement, ah ces Welches).

A Hachinohe, à 600 km au Nord de Tokyo, nous avons trouvé un climat plus frais, et en principe moins soumis à la saison des pluies qui sévit maintenant au centre du Japon. Nous avons clairement quitté les zones les plus peuplées de la région Osaka - Tokyo, et retrouvons une atmosphère plus calme et campagnarde. Deux jours de vélo nous ont amené au cap Oma, tout au Nord du Honshu. Nous ratons le dernier bac pour l'Hokkaido, et devons passer la nuit sous la tente, tous les hôtels étant pleins ce jour-là: la période des vacances a commencé!

dimanche 28 juin 2009

Traversée des Alpes Japonaises, entre murs de neige et routes coupées


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Saviez-vous que le Japon est un pays très montagneux? Eh bien, notre périple de ces derniers jours nous en a tout-à-fait convaincus.

Partis de Takayama, une charmante petite ville qui a su garder son charme d'antan, nous avons gravi la route la plus haute du Japon: après 2200 m de montée, nous atteignons vers 17 h un col à 2713 m. La route est fermée aux véhicules à moteur privés, donc seuls circulent les bus, les taxis, et deux cyclistes, nous! Cette route est aussi très surveillée, pas question d'aller y faire du camping sauvage, ni d'y circuler après 18 h (à 19h il fait nuit). A l'arrivée du col, une voiture de patrouilleurs nous attend et nous demande de rebrousser chemin; nous expliquons notre intention de descendre de l'autre côté du col pour poursuivre notre itinéraire. Cette route est barrée, mais les patrouilleurs nous autorisent à passer quand même.

La descente en versant Nord est impressionnante: la route vient d'être fraisée et les murs de neige ont parfois 5 à 6 m de hauteur! Nous sommes absolument seuls, comme lors de notre descente du Barlacha La, mais il fait beau et la route est bien dégagée, donc pas de soucis. Nous voyons la végétation passer par tous les stades, du repos de l'hiver, à la floraison puis à la luxuriance de l'été. Au bas de la descente, nous devons décharger les vélos, pour passer la barrière qui ferme la route, et à la nuit tombante, nous trouvons un endroit où camper.

Le lendemain, la route que nous voulons emprunter est de nouveau barrée. Notre itinéraire ne dépassant pas cette fois 1700 m, donc en principe sans neige, nous passons outre. Au début la petite route de montagne est magnifique, et les éboulements de l'hiver ont manifestement déjà été nettoyés. Mais plus on avance, moins c'est vrai: on doit même une fois décharger les vélos pour passer par dessus les rochers qui encombrent la route. Alors qu'il nous reste moins d'un kilomètre avant de rejoindre la route ouverte, soudain la route a complètement disparu, emportée par un glissement de terrain. Que faire? En regardant bien, on voit sur le talus amont des traces de pas. On essaye à pied, cela passe mais il faut se tenir avec les mains, pas question de passer avec les vélos chargés, d'autant que la glissade est interdite. Finalement nous sommes si près du but que nous démontons complètement les vélos et passons un à un bagages et pièces détachées, avant de tout remonter de l'autre côté, en priant qu'il n'y ait pas un autre obstacle infranchissable le dernier kilomètre!

La civilisation retrouvée, nous allons camper à Kamikochi, une jolie station de montagne, où nous croisons quelques alpinistes. La soirée venue, il pleut jusqu'au lendemain. Nous descendons sur Matsumoto sous une pluie toujours battante, heureusement que notre matériel tient le coup. Au premier rayon de soleil, nous nous arrêtons pour faire sécher la tente et nos Goretex, plus facile de le faire ici que dans une chambre d'hôtel!

Le lendemain il pleut, et nous restons à Matsumoto pour préparer la suite de notre itinéraire. Nous profitons aussi d'aller voir le château, après Himeji et Hikone, nous aurons vu 3 des 4 plus beaux châteaux en bois du Japon.

Nous rejoignons ensuite Nagano par beau temps. Nous sommes surpris de trouver une ville pratiquement vierge de toute trace des JO de 1998. Nous logeons dans un ryokan (hôtel japonais traditionnel) tout près du temple Zenko-ji qui domine la ville et qui confère à ce quartier une sérénité particulière, surtout après 16 h, où le temple et les échoppes ferment les uns après les autres.

Après Nagano, nouvelle dure journée pour nos mollets: 1945 m de montée, et nous arrivons à Kusatsu, où un bain dans un onsen (bains thermaux) en plein air nous décontracte un peu les muscles. L'étape suivante, Numata, est plus facile, 69 km et seulement 720 m de dénivelée. Heureusement, car la fatigue s'installe, et le lendemain c'est à nouveau 1780 m de montée! On se repaye un onsen, c'est très relaxant et on est tout propre pour camper. Nous arrivons, par un itinéraire très original à Nikko, haut lieu du tourisme au Japon. Seul problème: nous sommes samedi, et les temples inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco sont vraiment bondés. Le propriétaire de notre hôtel, impressionné par notre périple, nous prépare un programme de visite tout-à-fait original. C'est donc grâce à lui que vous voyez des endroits de Nikko peu connus; grâce à nos mollets aussi puisque cette étape qui ne comportait pratiquement que de la descente, nous a quand même fait grimper près de 700 m!

Le dimanche nous prenons à nouveau une petite route de montagne pour éviter un long tunnel de 2.75 km . Hélas arrivés au col (!), nous retrouvons la route barrée! Cette fois nous redescendons et empruntons sagement le tunnel! Nous rencontrons plusieurs motards, et des amateurs de voitures de sport qui font ronfler leur moteur. La mécanique humaine est certes plus lente, mais extraordinairement silencieuse et peu polluante!

Ces deux derniers jours nous ont amené à Tokyo, mais par un itinéraire de pistes cyclables très sympathique, merci à Japan Cycling Navigator qui a inspiré largement notre choix de routes de Shimonoseki à Tokyo. Arriver en plein centre de Tokyo à vélo ne nous a donc posé aucun problème, mais nous allons quand même profiter du métro durant les quatre jours que nous allons y passer, pour obtenir un visa pour la Chine et y préparer la suite de notre itinéraire. Nous allons probablement prendre un transport plus rapide pour l'Hokkaido, l'île du Nord du Japon, afin d'y profiter d'un climat plus favorable en ce début d'été.

vendredi 12 juin 2009

Kansai

Himeji - Kobe - Osaka - Nara - Kyoto - Gifu


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Depuis Takamatsu, nous avons pris un ferry pour l'île des olives, Shodoshima. Nous profitons de traverser dans tous les sens cette île montagneuse et idéale pour les ballades à vélo: nous nous payons quelques 4 km de pente pouvant atteindre jusqu'à 18%, limite pour nos vélos chargés. Mais les vues sur la mer sont magnifiques, et le reste de notre itinéraire suit la côte, superbe à vélo.

Un autre ferry nous amène à Himeji, dans le Kansai. Changement complet de décor: cette partie du Japon est très industrielle et très peuplée. Fini les petites routes tranquilles dans la forêt ou la campagne! Himeji possède le plus beau château du Japon. Nous apprendrons plus tard que sa façade va être très bientôt rénovée: nous avons eu la chance d'arriver avant qu'il ne soit masqué par des échafaudages.

Puis c'est la traversée de Kobe et d'Osaka, villes respectivement de 1,5 et 2.5 millions d'habitants, et l'on ne quitte guère la zone urbaine entre ces deux cités. Pourtant, à vélo, c'est "moins pire" que prévu: il y a toujours soit une voie pour les cyclistes et piétons, soit une bande d'arrêt d'un mètre de large où personne ne circule (sauf nous). Le plus pénible c'est de s'arrêter aux feux rouges qui, au Japon, sont significativement plus longs qu'en Europe.

En ressortant de cette métropole, nous prenons la route 308, qui paraissait plus petite sur la carte Google Maps. Surprise de taille: oui cette route est petite, mais elle monte droit haut sur une colline de 450 m, avec une pente terrible. Impossible bien sûr de pédaler, même y pousser nos vélos chargés fut un exercice physique intense limite: avec une route mouillée nous n'aurions pas pu passer! La descente de l'autre côté est un peu moins raide, mais nous devons quand même nous arrêter fréquemment pour laisser nos jantes refroidir.

Nous passons par Nara, une ancienne capitale impériale. C'est une ville plutôt petite et après la visite de l'impressionnant Todai-Ji, le plus grand bâtiment du monde construit en bois, nous flânons dans la forêt qui domine la ville. A l'entrée d'un temple, des moines récitent leurs prières, et donnent à cet endroit une atmosphère magique.

Peu après Nara, nous empruntons une piste cyclable de 50 km, une aubaine dans cette région encore très peuplée. Cela nous amène à Kyoto, la plus belle et intéressante ville du Japon. C'est la deuxième fois qu'Alain s'y promène à vélo, la première, c'était lors d'un voyage professionnel dans les années 80. Cela reste le moyen idéal pour visiter cette ville qui s'étend sur plusieurs kilomètres, et les temples à visiter sont distribués sur toute la périphérie de Kyoto. Pour vous donner une idée, voici la carte de Kyoto avec les quelques 80 km que nous avons parcouru pour nous rendre d'un temple à l'autre:

Nous ne sommes pas restés très longtemps à Kyoto, notre voyage à vélo continue et nous nous dirigeons maintenant vers les Alpes Japonaises. Vous vous rappelez peut-être de Nagano, qui avait accueilli les JO d'hiver de 1998: et bien c'est une de nos étapes prévues, avec plusieurs cols, voire même un passage à 2700 m si la route est déjà ouverte, et si le temps le permet.

Jusqu'ici, la saison des pluies est plutôt clémente, un seul jour de vraie pluie à Kobe. Cette aubaine météorologique nous pousse toutefois de l'avant, et nos journées sont plutôt bien remplies: pas eu le temps de lire une seule ligne depuis 15 jours. A l'arrivée de l'étape, il faut faire les courses, préparer l'itinéraire détaillé du ou des jours suivants, organiser les photos et les tracés GPS pour le blog, ... vivement la pluie dans un endroit sympathique où se reposer!

samedi 6 juin 2009

Chugoku - Shikoku


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Pourquoi ce titre? Commençons donc par une courte leçon de géographie. Le Japon comprend quatre îles principales (sur les 4 000 de l'arc insulaire), qui représentent plus de 95 % du territoire. Du sud au nord, Kyushu que nous avons traversé deux fois, Shikoku, l’île de la mer intérieure, Honshu, la plus grande et la plus peuplée, et enfin tout au nord, Hokkaido.

Pour passer du Kyushu à Shikoku (voir la carte ci-dessus), nous avons traversé l'ouest du Honshu, région appelée Chugoku.

Peu après avoir quitté Shimonoseki, nous traversons des régions essentiellement rurales et très tranquilles. Nous découvrons de très belles petites routes désertes entre les lapiaz d'Akiyoshi-dai et la petite ville de Hagi, sur la côte nord.

Dans la campagne, nous voyons beaucoup de personnes âgées qui travaillent dans leurs jardins ou leurs champs. A force d'être courbées toute la journée, ou est-ce leur âge vraiment avancé, elles semblent avoir de la peine à se relever ou se déplacent avec un déambulateur, voire une chaise roulante électrique. Une ou deux fois, on rencontre même de ces chaises sur la route en pleine campagne ou montagne! Une autre fois c'est un petit magasin de montagne tenu par un couple d'au moins 80 ans, lui complètement sourd, elle se déplaçant avec peine sur son déambulateur. Avec un taux de fécondité de 1.25 enfant par femme, la population du Japon a commencé à décliner en 2005, ce qui, avec l'immigration quasi-nulle, et l'espérance de vie la plus élevée au monde, pose de graves problèmes. Le recul de l’âge de la retraite est à l’ordre du jour, et certaines personnes âgées commencent même à être réembauchées pour combler le manque de plus en plus apparent de main-d'oeuvre (référence Wikipédia). On mesure notre chance d'avoir pu prendre notre retraite à 60 ans!

Hiroshima: pour la première fois, nous voyons plusieurs touristes occidentaux. De ce fait, le niveau d'anglais des Japonais y est bien meilleur, et même les petits restaurants vous proposent une carte en anglais! Comme quoi, à très long terme, la bombe atomique a quand même un aspect positif! Humour très mal placé, car justement la ville d'Hiroshima fait un effort remarquable pour que l'on n'oublie pas l'horreur de l'arme nucléaire, et s'engage beaucoup pour tenter de l'éradiquer complètement à l'horizon 2020. On pourrait plutôt se demander ce qui attire les touristes à venir à Hiroshima. Eh bien nous vous encourageons vivement à visiter le Peace Memorial Park, qui ne laisse aucun visiteur indifférent quand à l'atrocité de l'arme nucléaire et aux dangers extrêmes qu'elle fait courir à l'humanité.

Pour passer du Chigoku (Honshu) à l'île intérieure du Shikoku, nous empruntons la piste cyclable du Shimanami: nous traversons 6 autres îles et donc 7 ponts plus beaux les uns que les autres, et surtout prévu pour bien séparer les cyclistes du trafic motorisé. C'est magnifique, quelques vues nous rappelle le Lavaux, sauf que les vignes c'est du thé, le Léman c'est la mer, et qu'il manque juste les Alpes!

Le Shikoku est une île très montagneuse quand même: nous y passons un col à 1450 m. La vallée de l'Iya est quasi-confidentielle à cette saison. On s'arrête dans tous les petits magasins pour s'y approvisionner tant bien que mal (ne nous vous apitoyez quand même pas trop, c'est beaucoup plus facile qu'au Pamir!). Le mauvais temps (nuageux, pluies éparses) nous ramènent vers Takamatsu et la civilisation.

On nous pose fréquemment des questions sur le coût de la vie au Japon. Oui, après les pays du Sud-Est asiatique, le Japon est cher. Pour deux personnes, difficile de trouver une chambre à deux personnes pour moins de 90 à 120 francs suisses (mais les voyageurs seuls dépensent deux fois moins, une exception parmi tous les pays déjà visités). On peut manger pour environ 10 à 15 CHF dans un restaurant, et la nourriture que nous achetons dans les super-marchés nous semble souvent plus chère qu'en Suisse; mais les produits de base japonais (tofus, pousse de soja, ...) sont moins chers. Les bistrots sont très rares au Japon, et un simple café y coûte environ 5 CHF. Pour le type de dépenses que nous avons, le Japon est donc globalement un peu moins cher que la Suisse, mais il faut bien regarder les prix pour éviter de mauvaises surprises.

On ne fait pas beaucoup de progrès en japonais, mais soulignons l'extrême gentillesse de la plupart des gens à qui nous nous adressons pour nous aider à trouver ce que l'on cherche. Même sans parler l'anglais, ils savent se faire comprendre à force de sketches, ou même en nous amenant à l'endroit que nous cherchions.

La suite de notre voyage au Japon va nous ramener, via la petite île de Shodo-Shima, à Himeji, célèbre pour son château. Puis ce sera la traversée de l'immense métropole d'Osaka, ça va nous changer de la vallée de l'Iya! Mais il y a Kyoto et Nara juste après, et on ne voudrait pas les manquer!

samedi 23 mai 2009

Péninsule de Satsuma et côte Est du Kyushu


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Les cyclistes qui traversent le Japon partent ou arrivent en général au cap Sata, à l'extrémité Sud du Kyushu, péninsule d'Osumi. Nous avons préféré découvrir la péninsule d'en face, Satsuma, qui présente plusieurs points d'intérêt:
  • Chiran, et ses maisons de samouraïs aux jardins très travaillés

  • Le beau lac d'Ikeda, qui occupe une caldeira volcanique de 11 km2

  • Le mont Kaimon, un volcan de 924 m d'altitude, un cône si régulier qu'on le surnomme le Fuji de Satsuma

  • La ville d'Ibusuki, renommée pour ses bains de sable chaud au bord de la mer

Un bac nous a ensuite ramené sur la péninsule d'Osumi pour rejoindre, en 9 jours l'extrémité Nord du Kyushu, en longeant à peu près la côte Est du Kyushu. tantôt montagneuse et sauvage, tantôt plus plate et plus habitée.

Nous avons pu camper trois fois au Kyushu, et chaque fois ce fut une expérience enrichissante. Nous avons déjà mentionné la gentillesse du Monsieur qui nous a invité à Ebino-Kogen, et le camping de Shibushi avec WiFi, la troisième expérience fut une nuit à la plage de Sumie, camping sauvage tout confort et dans un cadre magnifique.

Les restaurants japonais ne sont pas tous faciles pour le touriste étranger qui ne comprend ni ne lit le japonais. On doit parfois se décider sans savoir ce qu'on va manger ni combien cela va coûter! A Nakatsu, nous vous recommandons chaleureusement le restaurant "Kuhutong" dans la galerie commerciale qui part de la gare: spécialisé dans les grillades, il nous a offert un deuxième plat et les desserts quand nous lui avons raconté comment nous découvrions le Japon!

Nous avons découvert la ville d'Usuki, complètement négligée par le Lonely Planet, mais la plus jolie bourgade historique que nous ayons vu au Kyushu.

Nous venons de quitter le Kyushu en empruntant le passage sous mer dédié aux piétons et cyclistes. A peine engagé dans ce couloir, une voix retentit dans les haut-parleurs. On profite de notre ignorance du japonais, et continuons à vélo. A la cinquième injonction, on finit par entendre "Bicycle Stop", et croisons un cycliste qui pousse son vélo. On finit donc le reste à pied comme les autres! A la sortie, un officiel nous aborde, mais ce n'était que pour nous réclamer le péage de 20 Y par vélo!

vendredi 15 mai 2009

10'000 ème kilomètre demain

Nous profitons de notre connection WiFi au camping de Shibushi pour donner brièvement de nos nouvelles. C'est un peu surréaliste de taper ce message de nuit, sous les pins, avec pour seule lumière celle de mon écran, et les vagues comme bruit de fond: comme nous sommes les seuls clients, on a l'impression de faire du camping sauvage!

Nous allons parcourir demain ou après-demain notre 10'000ème km à vélo depuis que nous sommes partis le 1er mai 2008 de Lausanne. Ce moyen de locomotion nous a apporté plein de découvertes, à un rythme qui nous permet encore de saluer les gens que nous rencontrons (sauf dans les descentes!).

Hier nous nous sommes faits enterrer vivants dans les sables chauds d'Ibusuki: même pour les Japonais, c'est une variante d'onsen très particulière, réputée quatre fois plus efficace que les bains chauds traditionnels, grâce au poids du sable qui active la circulation sanguine. Les onsens (bains chauds de source naturelle) sont une institution très fréquente au Japon, terre volcanique: il y a les bains publics, privés, beaucoup d'hôtels, voire d'auberges de jeunesse ou de campings en ont aussi un.