mercredi 23 septembre 2009

Le Tibet à vélo, c'est beau mais dur (Qinghai ou Amdo tibétain)

Et un col de plus pour notre liste des Centcols !

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Profile d'altitide antre Xining et Yushu, Qinghai, Chine

De Xining, à environ 2300 m d'altitude, que nous avons quitté le 12 septembre, nous nous sommes lentement dirigés vers le Tibet tant géographique que politique à une certaine époque, tout en restant dans la province de Qinghai officiellement ouverte aux voyageurs individuels. Pourquoi lentement? Pour "acheter" l'altitude, car après 5 jours, nous atteignions déjà les 4000 m, que nous n'avons plus quitté jusqu'au 22 septembre.

Après la propreté, la sécurité et le confort du Japon, la transition a été rude:
  • fini les toilettes avec douche et foehn incorporés, dans la Chine profonde les toilettes c'est un ou plusieurs trous alignés à ciel ouvert, et il faut bien regarder où l'on pose les pieds, car les visiteurs précédents n'ont pas tous bien visé le trou!
  • fini les onsens avec eau chaude à gogo, il faut se contenter au mieux d'une petite cuvette d'eau chaude dans le couloir de l'"hôtel" pour se passer une lavette sur le visage et les pieds; les autres parties du corps ne sont pas censées se salir!
  • fini les supermarchés et les restaurants tous ultra-clean: il faut faire ses provisions à l'avance, en route on ne trouve plus grand chose, et même si les restaurants offrent des plats le plus souvent convenables, il faut bien choisir ceux qui ont le plus grand débit
  • fini également la température agréable dont nous avons bénéficié au Japon, à 4000 m ou plus mi-septembre, il fait froid voire glacial
  • nous avions des difficultés de communication au Japon, mais c'était un bon entraînement pour la Chine: après Xining, plus personne ne parle l'anglais, et même notre guide de conversation en mandarin est parfois inutile, il aurait aussi fallu prendre le tibétain.
Nous avons fait du camping sauvage trois fois. La deuxième, à 4300 m, Ursula a cru entendre des pas et des bruits de bouteille cassée, du coup nous avons eu peur et peu dormi. Et le matin nous nous sommes réveillés sous la neige! Heureusement elle ne tenait pas sur la route et nous avons pu continuer. La troisième, à 4630 m d'altitude, la nuit a été très froide et nous n'avons décollé de notre campement que vers 10 h du matin, une fois dégelés! Et il y avait quand même 86 km à parcourir avec un col à plus de 4800 m avant de trouver le prochain village. Et le vent trop souvent contraire.

Mais cessons de nous plaindre: dans le Qinghai, les routes que nous avons empruntées sont excellentes. Les paysages traversés étaient souvent austères mais magnifiques. Et plus nous nous rapprochions de Yushu, plus nous entrions dans le Tibet traditionnel, avec ses monastères, ses troupeaux de yaks, de moutons, ses habitants dans leur costume traditionnel, parfois avec un moulin à prière dans la main et faisant le tour des gompas.

Nous nous reposons un peu à Yushu, grande ville à 97% tibétaine, avant de continuer vers le Sichuan (le Kham du Tibet). Nous devrons certainement prendre un taxi ou un bus pour une partie de cette traversée, nous avons peur d'être de nouveau pris dans la neige comme cela nous était arrivés au Ladakh l'an passé. Les routes y seront plus mauvaises, et les dénivellations plus imposantes.

Nous n'avons rencontré qu'un seul autre cyclotouriste au Qinghai, Philip, un jeune Australien parti de Dali et se rendant à Kashgar.