lundi 7 novembre 2011

Côte Pacifique de Valparaíso à Concepción


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La première journée en partant de Valparaiso est un peu frustrante: après 6h20 de pédalage effectif (72 km, 1520 m de dénivelée), nous ne sommes qu'à 24.6 km de notre point de départ! Nous avons dû modifier notre itinéraire prévu qui prenait un raccourci impraticable, et faire de grands détours dans un terrain tout en montagnes russes. Mais la région est belle et sauvage : nous traversons d'immenses forêts d'eucalyptus et de pins, avec quelques belles vues sur le Pacifique. Nous sommes tout contents de trouver une cabaña de luxe à louer dans le tout petit hameau de Tunquen.

Le lendemain nous passons par Algorrobo, une station balnéaire à la mode où se construisent d’immenses immeubles, comme sur la Costa Brava. Mais cela ne dure pas, on retrouve bien vite de plus petits villages bien plus sympathiques. A San Antonio je me fais couper les cheveux par le sosie chilien de Bérurier!

Samedi 29 octobre, nous nous faisons dépasser par deux cyclistes qui nous font le plaisir de s’arrêter puis de nous accompagner sur quelques kilomètres, le temps de faire plus ample connaissance. L’aîné a 67 ans, l’autre est nettement plus jeune, père de 6 enfants et est déjà venu en Suisse où il exporte des champignons. Ils nous recommandent vivement de nous arrêter à Matanzas. C’est en effet un spot prisé des surfeurs, mais hélas nous ne sommes pas les seuls à y chercher un logement : c’est le premier jour d’un week-end prolongé, et il ne reste plus que le camping pour nous accueillir : notre équipement de camping nous sauve une nouvelle fois la mise !

Dimanche c’est à Pichilemu que nous nous rendons, la Mecque des surfeurs chiliens, mais nous n’aurons pas le temps de les admirer, les 90 km et 1200 m de dénivelée dont une partie sur terre battue auront bien occupé notre journée. Après quelques recherches nous trouvons une chambre dans un Residencial, hôtel familial moins cher que le camping de la nuit passée. Le fils parle français, il fait des études de psychologie à Toulouse. Le papa va jusqu’à recouvrir nos vélos d’une couverture pour la nuit. Les Chiliens ne doivent pas voir beaucoup passer de voyageurs à vélo dans cette région, ils sont chaque fois impressionnés par notre parcours. Au Lago Vichuquén, Ursula négocie une cabaña miraculeusement encore libre à la moitié du prix initial, bravo, et merci au propriétaire du prix spécial « cycliste ».

Les routes chiliennes sont très variables : nous avons évité les grands axes, et nous sommes souvent retrouvés sur des routes en terre battue très peu fréquentées mais avec parfois des tronçons vraiment raides, où même pousser nos vélos chargés devient difficile. Je prends des photos d’Ursula qui me suit vaillamment en pensant déjà aux légendes dont je vais les illustrer.

Le beau temps est de mise, une seule journée nuageuse, et quelques brouillards matinaux. La température est idéale pour le vélo. Nous nous levons très tôt pour profiter des quelques heures matinales où le vent est nul ou faible. Après 11h, il commence à forcir pour atteindre les 50 km/h l’après-midi.

Le mardi 1er novembre étant férié au Chili, et je dois attendre le lendemain pour voir un dentiste à Constitución. Cette fois j’ai clairement identifié la dent coupable, c’est encore une autre que celle traitée à Valparaíso. A l’hôpital, on me propose de l’extraire, mais je préfère aller voir un dentiste privé pour faire un traitement de racine. Je vais bientôt pouvoir écrire le guide Michelin des dentistes du Chili!

A Constitución, il y a deux grandes usines de production de cellulose. Et on en voit les effets sur les forêts environnantes dont certaines ont été complètement rasées, laissant un paysage de désolation. Certes, ils les replanteront, mais on n’a pas l’habitude de voir ces grandes étendues de forêts coupées et laissées en friche. Cela donne envie de réduire notre consommation de papier.

Quatre jours plus tard, nous voici à Concepción. J’ai un peu reprogrammé les routes que nous suivons, car la circulation devient très rare, même sur les bonnes routes goudronnées. Inutile donc de prendre les petites routes secondaires en terre battue. Lors de l’étape de Chanco, la cuisinière du restaurant nous montre spontanément des photos de l’église qui a été détruite par le tremblement de terre de février 2010, et nous explique qu’en plein boom estival, et avec le tsunami qui a suivi, il y a eu de nombreuses victimes à déplorer. Avec les endroits où nous sommes passés au Japon et en Chine, et qui ont eux aussi été détruits par des tremblements de terre, on prend conscience de la réalité de ces évènements mieux qu’en regardant les nouvelles à la télévision.

J’ai pu terminer mon traitement de racine à Concepción chez une dentiste très soigneuse, cela devrait donc maintenant aller. Concepción est la deuxième ville du Chili, et a elle aussi été régulièrement détruite par des tremblements de terre : 1751, 1835, 2010.

Depuis Concepción, nous quitterons demain la côte du Pacifique pour nous rendre à Temuco, Villarica et Pucón, une région de volcans.