dimanche 13 novembre 2011

Araucanie


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Depuis Concepción, nous longeons le Rio Bio Bio (prononcer viovio), un véritable fleuve de plus d’un km de large au début. La sortie de ville a été difficile, le premier pont pour traverser le Bio Bio était en sens unique, et le second une autoroute 4-6 pistes ! Autrement première étape vraiment gentille, 56 km et seulement 190 m de dénivelée sur une bonne route goudronnée et sans vent contraire. Nous essuyons notre première averse : nous n’aurons donc pas pris notre équipement Goretex pour rien! Enfin je ne devrais peut-être pas ironiser, je risque d’indisposer les pluies patagoniennes à notre égard …

Le lendemain, retour du beau temps, des plaines, … mais aussi de la circulation et du vent du Sud. Cette région semble être tournée surtout sur l’économie forestière à l’échelle industrielle : nous voyons une nouvelle grande usine de cellulose et quelques scieries près de Nacimiento. Les camions transportant le bois se font plus nombreux, mais ces transports devraient encore être optimisés : il n’est pas rare de voir deux camions transportant exactement les mêmes troncs de pins se croiser sur la route!

Nous sommes maintenant en Araucanie, où a débarqué en 1860 Orélie-Antoine de Tounens, un Français qui avait la folie des grandeurs et qui réussit à se faire nommer Roi d’Araucanie et de Patagonie. Son règne plus qu’éphémère, a été raconté avec talent par Jean Raspail dans son livre Adios Terra del Fuego, 2001.

11.11.11: à cinq heures du matin Ursula me réveille en secouant mon lit. Mais qu’est-ce qui lui prend de me réveiller si tôt et de cette manière? J’émerge de mon sommeil et la voit endormie à côté de moi: c’était donc un petit tremblement de terre, confirmé par la gardienne de l’hôtel un peu plus tard. Nous sommes sur le vélo à 7 heures, mais le vent du Sud ne respecte pas son contrat : il souffle déjà fort à l’aube.

Les deux jours suivants, le vent se calme. De Temuico, nous empruntons même l’autoroute sur 20 km, mais le dimanche matin à 7 h, il n’y a presque pas de circulation, et la bande de sécurité est bien large. On arrive à Villarrica, et le Torre Suiza, un hostel tenu par Helena une Suisse-allemande et son mari chilien, le meilleur depuis notre départ.

La région est très touristique et nous en profitons pour laisser les vélos se reposer un peu. Pendant ce temps, on gravit le volcan Villarrica, une course de neige à cette saison. On jouit d’une vue superbe sur la région et sept autres volcans voisins. La descente se fait en se rutschant sur plus de 1300 m de dénivellée, mais nous sommes équipés de « pampers » Goretex et de luges-assiettes. Ce qui n’empêche pas d’être mouillés jusqu’à la culotte en arrivant. Le beau temps et la chaleur retrouvée nous sèchent rapidement.

On va aussi faire une superbe ballade dans le parc national Huerquehue, dans une forêt à la végétation quasi-tropicale et les bois en décomposition relarguent des odeurs étranges qui évoquent parfois la mayonnaise. Pourtant nous arrivons bien vite à la limite de la neige vers 1300 m. Superbe vue sur le volcan Villarrica et le lac Tinquilco au premier plan, voir les photos.

Nous avons aussi pris deux jours de repos, dont l’un passé aux termes de Los Ozornos, ce qui nous rappelle les rotemburos japonais (bains chauds en plein air). De 11h à midi, on y est absolument seuls. Le premier orage de la saison éclate vers 14h30, ce qui rend tout joyeux notre expansif chauffeur de notre bus!

Depuis le sommet du volcan Villarrica, nous avons vu très clairement le prochain problème sur notre parcours prévu : le volcan Puyehue, ou plus exactement son voisin immédiat, le Cordón Caulle rejette de grandes quantités de cendres qui, avec le vent d’Ouest dominant, se déposent dans la région de Bariloche, où certaines routes sont fermées, et en tous cas pas praticables à vélo (voir cette référence).

On va quand même aller jusqu’à San Martin de los Andes en Argentine, de façon à remettre à zéro notre séjour maximal de 3 mois au Chili, et pour y revoir Elsa et Ollivier que nous avions rencontrés à Litang en Chine (voir cet article), et qui continuent leur tour du monde.