dimanche 27 juin 2010

Nord de l'Albanie: génial


Cliquez sur l'image ci-dessus pour voir le diaporama


Pour voir l'itinéraire sur Wikiloc, cliquez sur le "w" (de wikiloc) en haut à droite de l'image

Malgré un temps devenu maussade (on a du attendre deux jours à Peshkopi que la pluie se calme), l'Albanie continue à nous plaire énormément: c'est un vrai paradis pour les cyclistes, tant la circulation y est ténue, le paysage superbe et les gens accueillants. Le tourisme y est encore balbutiant, mais il est facile de s'y débrouiller et d'y bien vivre. On trouve toujours quelqu'un qui parle italien, anglais, allemand ou même français: rien à voir avec la Chine ou le Japon! Les hôtels sont toujours propres, avec eau chaude et la plupart du temps climatiseur et TV (on n'a utilisé ni l'un ni l'autre, tant psi pour le foot). Au restaurant on trouve toujours au moins de la salade, un plat de viande ou poisson, accompagnés de pain, pâtes ou des inévitables mais trop grasses frites.

L'étape de Peshkopi à Kukes, sur route naturelle détrempée voir boueuse, est assez longue et difficile, mais se déroule dans une contrée très sauvage: depuis le lac d'Ohrid (un des plus vieux lacs sur cette terre), nous avons suivi le Drin Noir, un tracé logique malgré la journée en Macédoine, et une préparation d'itinéraire de toute dernière minute.

Nous y rencontrons Winni, un cycliste de Constance qui écume les petites routes des Balkans, et qui nous rassure sur la faisabilité de la suite de notre itinéraire.

Depuis Kukes, nous nous écartons un peu du Drin (il a perdu son qualificatif de "Noir" après sa rencontre avec le Drin Blanc) pour découvrir les montagnes du Nord (Parc National du Theth et sa vallée mythique de Valbona). La route qui y mène est en cours d'élargissement, mais Valbona n'est pas encore une station touristique vraiment à la mode. Le seul hôtel, tout au bout de la route, est déjà plein quand nous arrivons, c'est l'occasion de ressortir une fois la tente que nous trimbalons sans beaucoup l'utiliser.

Nous redescendons ensuite sur Fierze et le lendemain nous prenons le ferry qui suit ce lac jusqu'au barrage suivant, Koman. Ce trajet est extraordinaire, le ferry semble parfois avoir juste la place de passer entre deux falaises abruptes. Le brouillard du matin se dissipe lentement et rajoute au mystère et à la féerie de ce trajet.

De Koman nous retrouvons une petite route toujours aussi peu fréquentée (les quelques véhicules qui ont emprunté le bac y sont passés bien avant nous). Elle nous mène à Shkoder, une ville un peu plus grande, et déjà notre dernière étape en Albanie. Nous nous y payons un cinq étoiles, l'autre hôtel de la ville semblant vraiment minable.

Nous aurons eu beaucoup de chance de revoir notre itinéraire juste avant de partir de Corfou pour éviter la côte Méditerranéenne, puis de rencontrer le couple de Français à Korçë qui nous ont montré leur guide et parlé avec enthousiasme du Nord de l'Albanie; en voiture ils n'ont pas osé emprunter la route de Peshkopi à Kukes. Le Petit Futé parlait d'une route fabuleuse mais dans un état déplorable et réservée au 4X4: juste de quoi titiller notre curiosité!

Il reste un autre itinéraire à découvrir, plus difficile selon le guide albanais rencontré à Valbona: un autre circuit au départ de Shkoder et passant à Theth: celui-là on le garde pour une autre virée en Albanie!

La suite de notre périple devait suivre la côte Méditerranéenne du Monténégro, puis de la Croatie. Nous allons aller jusqu'à Dubrovnik que nous n'avons pas encore visité, puis nous prendrons un ferry jusqu'à Rijeka: après l'Albanie, nous ne supporterons plus ces routes côtières surchargées en trafic et en touristes.

vendredi 18 juin 2010

Coup de coeur: l'Albanie


Cliquez sur l'image ci-dessus pour voir le diaporama


Pour voir l'itinéraire sur Wikiloc, cliquez sur le "w" (de wikiloc) en haut à droite de l'image

Notre projet initial était de suivre la côte Méditerranéenne. Mais est-ce un bon choix? Souvent les routes de la côte sont surchargées de trafic et de stations balnéaires, nous l'avons déjà expérimenté en Turquie entre Antalya et Marmaris. Nous avons donc opté pour un itinéraire plus intérieur, mais plus long, car plus sinueux et montagneux.

Dès que nous sommes sortis de Sarandë où le ferry de Corfou nous a déposés, nous découvrons des petites routes très peu fréquentées, un vrai paradis pour les cyclistes. Et dire que la circulation en Albanie est réputée très dangereuse: cliché si l'on choisit bien son itinéraire! Il y a beaucoup de petits mémoriaux au bord de la route, probablement témoins de décès d'accident de la route, mais n'y en aurait-il pas aussi plein le long de nos routes si nous avions aussi cette habitude?

Nous rencontrons quatre autres cyclo-touristes Autrichiens cette première journée en Albanie; il y avait bien longtemps que cela n'était pas arrivé. Nous passons notre première nuit à Gjirokaster, dont la vieille ville très typique avec ses toits en pierres naturelles est classée au patrimoine de l'Unesco.

Après la Turquie et surtout la Grèce, l'Albanie est très bon marché: espresso italien 0.50 CHF, chambre double 20-30 CHF. Et le Leke valant exactement 1 centime suisse, les conversions sont faciles!

Il commence à faire beaucoup plus chaud, aussi adaptons-nous notre horaire en conséquence: réveil vers 5 h, vélo entre 6 et 13-14 h, puis sieste et récupération avant les courses, visites et repas du soir.

Les Albanais des campagnes sont très accueillants et ont l'air heureux malgré la simplicité de leur vie. Les ânes, carrioles et autres attelages nous font penser à l'Asie Centrale, mais les paysages y sont bien plus verts: cela augurera-t-il des périodes plus pluvieuses?

Les villes elles aussi, avec leurs immeubles décatis voire presque en ruines, nous rappellent l'Asie Centrale. Le chômage doit y être important à voir le nombre de désœuvrés.

Après avoir croisé une bonne dizaine de camping-cars allemands, c'est un groupe de vingt camping-caristes italiens qui nous dépasse; une telle invasion dans ce paysage bucolique nous dépasse aussi! N'osent-ils pas voyager tout seuls en Albanie??? En tout cas notre mode de voyage nous vaut des expériences qui leur resteront inconnues: un paysan juché sur son cheval nous arrête pour nous offrir des cerises. Au café du village suivant, la tenancière, une dame joviale qui nous raconte en albanais s'être fait fouillé par les douaniers grecs (la frontière est à trois heures de marche) qui cherchaient de la drogue: elle n'avait pourtant pas l'air d'une trafiquante! Sachant qu'une rude montée nous attend, elle nous offre chacun un gros verre de yoghourt de sa fabrication: délicieux!

A Korçë, nous avions prévu de rallier Tirana, puis la côte. Un couple de français qui mangeaient dans la même brasserie nous prêtent leur guide et nous vante le Nord de l'Albanie, où un ferry de rivière pallie partiellement au manque de routes. Du coup nous re-programmons la suite de notre voyage. Nous empruntons sur une journée une route en Macédoine excellente et sans trafic elle aussi, et qui nous permet de rallier Peshkopi beaucoup plus vite que par l'Albanie. Et nous descendons déjà le Drin Noir, comme nous allons continuer à le faire en Albanie de Peshkopi à Kukes.

La pluie nous rattrape le jour où nous voulions nous engager dans cette gorge du Drin Noir, sur une route réputée fabuleuse mais réservée au 4x4. C'est dimanche, le jour du repos, n'est-ce pas? Nous restons donc au sec dans notre chambre d'hôtel, et profitons du temps libre pour écrire cet article!

L'Albanie est truffée de petits bunkers individuels en forme de champignon: ils auraient été construits dans les années 1970, au moment où l'Albanie craignait d'être envahie. Si cela s'était produit, chaque Albanais se serait-il enfermé dans son bunker pour défendre son pré carré contre l'envahisseur? Cela semble aussi ridicule que nos abris de Protection Civile suisses où nous serions censés nous enfermer en cas d'attaque nucléaire, mais que nous devons continuer à entretenir, ce qui ne semble pas le cas des bunkers Albanais!

Autre particularité étonnante: la très grande majorité des voitures en Albanie sont des Mercedes! On peut souvent compter jusqu'à 10 Mercedes ou plus, avant de croiser une voiture de marque différente. Certaines sont vétustes, mais on en voit aussi en très bon état. Est-ce la seule marque capable de résister aux conditions des routes albanaises? Les Albanais semblent le penser, mais comment font-ils pour se les payer, même d'occasion?

dimanche 13 juin 2010

Iles grecques


Cliquez sur l'image ci-dessus pour voir le diaporama


Afficher Iles grecques 2010 sur une carte plus grande

Cette fois, la carte Google maps ne contient que les endroits où nous avons passé la nuit. Pour visualiser le détail de nos itinéraires à vélo sur ces îles, cliquez sur les liens Wikiloc suivants:

Rhodes qui se trouve à moins de 50 km de Marmaris est notre première île grecque après la Turquie. Il me reste pour environ 100 CHF en lires turques, mais seule la Banque de Grèce est habilitée à les changer. Et j'y suis victime d'un vrai holdup, elle me prélève une commission de 26% au passage! Soit la Banque de Grèce est vraiment en effet en manque complet de liquidités, soit ils ne veulent pratiquement pas encore entendre parler de leurs voisins les Turcs, dont la monnaie s'est pourtant appréciée de près de 30% par rapport à l'Euro ces six derniers mois!

La ville de Rhodes est belle, mais que de touristes! En dehors de ville, on retrouve vite une campagne moins courue, et nous sommes tout contents de trouver quand même un hôtel ouvert à Monolithos! Nous bouclons le tour de l'île en trois jours, puis à nous les Cyclades.

Les horaires des ferrys nous font arriver à minuit à Santorini, cette île volcanique siège d'une éruption gigantesque qui a emporté tout le centre de l'île vers 1650 avant J.C. Il y a 10 km et 250 m de montée pour rejoindre l'hôtel que nous avons réservé, mais l'hôtelier vient nous chercher avec un minibus où nous pouvons mettre nos vélos sans problème: quelle chance!

Nous restons basés à Perissa, et rayonnons depuis là pendant trois jours: plaisir du vélo léger. Les villages de Pyrgos et l'ultra-touristique Oia avec leurs petites ruelles, leurs maisons blanches et leurs églises à coupole bleue nous offrent un paysage de cartes postales à la grecque.

Nous ne restons que deux nuits dans l'île suivante, Naxos, mais occupons bien notre journée, car l'île est plutôt montagneuse.

Le ferry suivant nous amène à sur l'île de Paros, très belle aussi. Depuis Paros, on peut se rendre facilement à Antiparos, où nous découvrons une chapelle magnifiquement intégrée dans son décor naturel de bord de mer.

Nous décidons d'aller à Mykonos surtout pour voir Delos, une île minuscule toute proche, mais le site archéologique le plus important des Cyclades. Hélas il pleut ce jour-là, comme à Petra; mais difficile de se plaindre, depuis notre départ c'est seulement la deuxième seule vraie journée de pluie! Nous nous hâtons de quitter les hordes de touristes de Mykonos, ou du moins essayons de le faire: après une heure d'attente sous un abri bondé, nous nous rendons compte que le ferry que nous devions prendre part du nouveau port, pas de l'ancien où nous étions arrivés et l'attendions. Nous l'avons donc raté, mais heureusement il y en a un autre deux heures plus tard.

Nous arrivons donc à Syros dans la soirée. C'est une île au style architectural vénitien, bien différent des autres îles des Cyclades que nous venons de visiter. Même si c'est leur centre administratif, l'île est petite et nous en faisons le tour en une demi-journée.

Il n'y a pas de ferry reliant la mer Egée (Cyclades) à la mer Ionienne. Pour rejoindre Corfou, nous prenons un ferry jusqu'au Pirée. Puis, peu désireux de rouler à vélo sur la route surchargée menant à Patras, nous décidons de prendre un bus qui nous amènera directement à Igoumenitsa, en face de Corfou. Trouver notre chemin depuis le Pirée jusqu'au bon terminal de bus d'Athènes fut difficile même avec le GPS, car il y a plein d'autoroutes et de lignes de métro infranchissables, et les Athéniens sont des chauffeurs pressés.

Nous retrouvons les petites routes de campagne, voire de montagne à Corfou, dont nous faisons le tour en quatre jours. Le premier jour, nous passons par le Mont Pantokrator, et prenons un chemin de montagne pour en redescendre qui nous rappelle les pires routes tadjiques du Pamir. Mais le trafic y est nul, Alain qui passe en premier se ramasse toutes les toiles d'araignées.

Nous avions prévu de faire un peu une pause vélo dans cette traversée des îles grecques, mais y aurons quand même parcouru 900 km. Il faut dire que le vélo se prête bien à leur découverte à cette saison: les îles ne sont pas très grandes, et les compagnies de ferrys sont très sympathiques avec les cyclistes: on y charge nos vélos très facilement et sans surcoût. Il commence tout juste à faire un peu plus chaud à Corfou à mi-juin, mais la température est restée très agréable entre mi-mai et mi-juin dans les Cyclades.

Demain 14 juin, nous prendrons un bateau pour Sarande en Albanie, un pays que nous attendons moins développé et moins touristique. Cela ne sera pas pour nous déplaire: les îles grecques sont magnifiques, mais il aurait peut-être fallu les visiter 20 ans plus tôt!