lundi 5 avril 2010

Jordanie


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Avec le retard de notre bateau, nous ne débarquons à Aqaba que vers 23 heures. Nous pédalons vers le centre ville, et n'arrivons à l'hôtel qu'à minuit précise. Le lendemain, grasse matinée et journée de repos. Nous soupons en compagnie de Philippe et Ideline, un couple Vaudois rencontré dans l'avion, au Mt Sinaï, et qui voyagent "sac au dos" à plus de 70 ans. Nous les reverrons encore à Pétra!

L'étape suivante nous amène au Parc National de Wadi Rum. Magnifique paysage de désert avec des montagnes rocheuses impressionnantes. Nous nous établissons au camping local, en compagnie des grimpeurs (Israéliens, Suisses, Anglais, Russes, ...). Les frères Remy ont ouvert quantité de belles voies dans cette région, et sont une vraie légende parmi les grimpeurs. Du coup, on est comme "l'homme qui a vu l'ours"! Le lendemain à l'aurore, nous faisons un tour en 4X4, nous sommes les seuls touristes dans le parc à cette heure là. Puis on se lance à pied dans un canyon bien frais, avant de papoter au camping avec les grimpeurs.

Wadi Rum – Pétra: longue étape de 113 km, 1400 m de montée et un fort vent contraire pour corser le tout. Nous arrivons à Pétra à la nuit tombante, en compagnie de Mikael, un jeune Savoyard parti pour un tour du monde à vélo couché. Nous allons rester 6 jours en sa compagnie. Il a eu bien des ennuis avec son matériel, mais garde un moral d'acier, malgré l'inconfort qui en résulte (plus de réchaud, tente passoire, crevaisons multiples, dérailleur foireux, ...).

Jusqu'ici chaque étape nous apportait son lot de touristes, mais à Pétra, c'est une avalanche. Cela ne nous empêche nullement d'admirer ce merveilleux site nabatéen, implanté dans un site naturel extraordinaire. Les Romains ont également construit leurs édifices, puis le site est complètement tombé dans l'oubli, jusqu'à ce qu'un Suisse le redécouvre avec l'aide de guides bédouins locaux.

Il faut être bon marcheur pour visiter cet immense site, et y consacrer au moins deux jours entiers. Ce que nous avons fait, mais hélas, le mauvais temps s'est installé le deuxième jour.

Jolie étape agréable pour rejoindre Dana, une réserve naturelle dans une vallée qui descend de 1100 m jusque vers ‑50 m. Nous profitons de la beauté de l'endroit et des buffets de l'hôtel le lendemain aussi.

Grosse étape pour rejoindre Al Karak: que 92 km, mais avec un sacré wadi à traverser, 1900 m de montée ce jour-là. On passe aussi nos 20'000 km de vélo (et 183'000 m de montée) depuis notre départ en 2008. Visite du château bâti par les Croisés. Saladin avait profité des festivités annoncées d'un mariage pour attaquer le château. La mariée lui a fait parvenir quelques mets du festin, du coup Saladin a donné l'ordre d'épargner la chapelle où avait lieu le mariage: les guerres d'autrefois étaient parfois presque sympathiques!

Longue descente vers le point le plus bas de la terre, 420 m au-dessous de la mer (hélas l'Everest reste impraticable à vélo!): c'est la Mer Morte. Elle descend d'ailleurs toujours plus bas, puisque les eaux de Jourdain qui l'alimentaient sont maintenant largement utilisées à l'amont de la Mer Morte et ne compensent plus l'évaporation naturelle. Il y aurait un projet de construire un canal depuis la Mer Rouge pour sauver la Mer Morte. En attendant, la concentration en sel continue aussi à augmenter, et l'expérience d'un bain dans la Mer Morte est vraiment étonnante. On ne remarque rien en marchant dans l'eau, mais dès qu'on s'immerge, on remonte comme un bouchon! Evitez le contact avec les yeux; Mikael, qui en a quand même fait l'expérience, n'a pas pu les rouvrir pendant 3 minutes!

Nous remontons sur Madaba, les touristes sont partout, et il est difficile d'y trouver une chambre d'hôtel. Nous finissons par trouver un hôtel qui a installé des tentes sur son toit, qu'il n'est pas possible de réserver à l'avance. Internet disponible à la réception, il était temps, nous avons quelques affaires à régler en Suisse.

Un mot au sujet de l'affaire des minarets: nous n'avons pas caché notre nationalité, même si nous n'en sommes plus très fiers après l'acceptation par le peuple suisse de l'initiative anti-minarets lancée par l'UDC. Personne ne nous a jusqu'ici fait la moindre remarque désobligeante. L'hôtelier de Madaba, un arabe chrétien, fut le premier à nous en parler, et pour nous en féliciter: les chrétiens n'ont pas la vie facile en terre musulmane. Bravo la tolérance réciproque entre chrétiens et musulmans, des deux côtés il y a des progrès à faire!

Les hôtels de Madaba sont pleins, aussi décidons-nous de faire halte à Amman. Nous tombons sous le charme de ses souks richement achalandés et pleins de vie avec ses vendeurs-bonimenteurs qui rivalisent de décibels pour appâter le chaland.

Jerash est notre dernière étape en Jordanie. On y trouve les ruines d'une grande cité romaine, les plus importantes hors d'Italie.

Avant de passer la frontière pour la Syrie, nous dégustons un dernier(?) hummus – falafel – fuul, trois plats sans viande très populaires, que nous avons appris à découvrir en Jordanie et qui se dégustent avec une galette de pain juste sortie du four: un vrai régal!