jeudi 18 novembre 2010

Rétrospective 2010

Pour vous permettre de retrouver un article de notre voyage de 2010, voici tout d'abord une carte interactive:

  • Pour trouver l'article correspondant à un itinéraire, allez avec votre souris sur ce trajet, et cliquez quand le curseur prend la forme d'une main avec index pointé
  • Cliquez ensuite sur "Voir article du blog"
  • Vous pouvez aussi cliquer sur "Voir la carte détaillée" du dit itinéraire

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Et voici la table des matières de nos articles de 2010 classés par ordre chronologique (grâce à feu Yahoo Pipes).

Sinaï
En arrivant à Sharm El-Sheikh, on voit une tempête de sable qui donne à la "brume" une couleur brunâtre. Cela ne pose pas de trop de problème au pilote, par contre on déguste un violent vent de face pour rallier notre hôtel à 12 km au Nord de l'aéroport (Nabq). Et notre itinéraire se poursuit justement en direction du Nord ...

Jordanie
DAvec le retard de notre bateau, nous ne débarquons à Aqaba que vers 23 heures. Nous pédalons vers le centre ville, et n'arrivons à l'hôtel qu'à minuit précise. Le lendemain, grasse matinée et journée de repos. Nous soupons en compagnie de Philippe et Ideline, un couple Vaudois rencontré dans l'avion, au Mt Sinaï, et qui ...

Syrie
On passe la frontière jordano-syrienne et tout de suite on se sent dans un autre pays. Les chauffeurs sont un peu moins courtois, par contre le sens de l'accueil des Syriens est remarquable. La première personne à qui je m'adresse pour savoir où retirer ou changer de l'argent commence par nous offrir un café, très fort avec ...

Antioche - Cappadoce, ou Turquie première partie
Contrairement à ce qu'indiquent les cartes syriennes, Antioche (ou Antakya, en turc) est bel et bien en Turquie. C'est Atatürk qui avait reconquis cette province, indépendante pour un court laps de temps, mais qui a fait une fois partie du mandat français en Syrie, d'où la revendication des Syriens. Grâce à Atatürk ...

Mersin - Antalya, ou Turquie deuxième partie
Sept jours de vélo le long de la côte Sud de la Turquie, assez contrastés: de Mersin à Silifke, c'est tout plat et très peuplé, on n'a pas vraiment l'impression de sortir d'une seule grande ville puis, jusqu'à Alanya (quatre jours), c'est montagneux, et beaucoup plus sympathique; c'est le moment d'y aller à vélo, nous ...

Antalya - Marmaris, ou Lycie, ou Turquie troisième partie
Après Antalya, nous découvrons Cirali et Olympos, le plus bel endroit que nous ayons vu sur cette côte turque: l'infrastructure touristique se fait discrète et laisse la place à une nature et des paysages magnifiques. Olympos est aussi un site archéologique intéressant, et à 4 km de là on trouve la Chimère, un site ...

Iles grecques
Cette fois, la carte Google maps ne contient que les endroits où nous avons passé la nuit. Pour visualiser le détail de nos itinéraires à vélo sur ces îles, cliquez sur les liens Wikiloc suivants: Rhodes Santorini Santorini 2 Naxos Paros & Antiparos Paros 2 Syros Corfou Rhodes qui se trouve à moins de 50 km de ...

Coup de coeur: l'Albanie
Notre projet initial était de suivre la côte Méditerranéenne. Mais est-ce un bon choix? Souvent les routes de la côte sont surchargées de trafic et de stations balnéaires, nous l'avons déjà expérimenté en Turquie entre Antalya et Marmaris. Nous avons donc opté pour un itinéraire plus intérieur, mais plus ...

Nord de l'Albanie: génial
Malgré un temps devenu maussade (on a du attendre deux jours à Peshkopi que la pluie se calme), l'Albanie continue à nous plaire énormément: c'est un vrai paradis pour les cyclistes, tant la circulation y est ténue, le paysage superbe et les gens accueillants. Le tourisme y est encore balbutiant, mais il ...

Monténégro - Dubrovnik
Nous quittons l'Albanie et entrons déjà dans notre 25ème pays depuis notre départ en 2008, le Monténégro. On y retrouve progressivement plus de circulation et de touristes, slaves pour la plupart. Nous y faisons quand même de belles découvertes: les Stari Grad (vieilles villes) sont nombreuses le long de la côte, et fort ...

Split - Zürich en 17 jours
De Split nous sommes rentrés en Suisse à vélo en 17 jours de vélo: les chevaux sentaient-ils l'écurie? Sans doute un petit peu, malgré la beauté de notre parcours à travers la Croatie, la Slovénie, l'Autriche et l'Allemagne. La chaleur de ce début d'été ne nous a guère gêné. Après une semaine de vélo non-stop, la forme ...

jeudi 22 juillet 2010

Split - Zürich en 17 jours


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De Split nous sommes rentrés en Suisse à vélo en 17 jours de vélo: les chevaux sentaient-ils l'écurie? Sans doute un petit peu, malgré la beauté de notre parcours à travers la Croatie, la Slovénie, l'Autriche et l'Allemagne. La chaleur de ce début d'été ne nous a guère gêné. Après une semaine de vélo non-stop, la forme s'améliore encore un peu, et on avale les kilomètres sans grande difficulté.

En quittant Split, nous n'avons pas pu éviter une route à grande circulation, mais après 30 km, on a trouvé de plus petites routes plus sympathiques. Ce n'est toutefois qu'en quittant la côte et sa foule de vacanciers que nous retrouvons vraiment le calme.

Notre itinéraire à travers la Slovénie se déroule aussi loin des axes à grande circulation. Arrivés à Kranjska Gora, deux possibilités s'offrent à nous pour rentrer en Suisse: via le Nord de l'Italie, pour arriver au val Müstair et rentrer en Suisse Romande par les grands cols alpins , ou alors passer par le Nord de l'Autriche et l'Allemagne pour arriver en Suisse allemande. C'est ce second itinéraire que nous choisissons. Bien nous en a pris, l'Autriche et le Sud de l'Allemagne sont riches en pistes cyclables, seuls les cols n'en sont pas encore équipés. Le tunnel des Felber Tauern est interdit aux vélos, mais il y a une navette qui assure leur transport: chapeau!

Paradoxalement, c'est lors de cette rentrée que nous avons eu le moins d'accès à Internet: bravo aux hôtels turcs qui à une exception près, offraient tous Wifi! Bon on n'était pas encore trop en manque, le vélo-dodo ça occupe (le boulot ne nous a pas manqué non plus!).

On a quand même visité rapidement les magnifiques villes croates de la côte (Split, Trogir, Sibenik, Zadar, Pag et Senj): il faudra y revenir à une saison moins touristique.

Arrivés au bord du lac de Constance, nous repassons à Romanshorn d'où nous avions quitté la Suisse le 5 mai 2008. Notre "boucle" à travers le Nord de l'Europe, l'Asie centrale, l'Inde puis le Sud-Est asiatique, le Japon, la Chine et enfin le Moyen-Orient, la Turquie et les Balkans se referme donc. Une bien belle aventure!

Nous voici pour un temps revenu à une vie plus conventionnelle, pour profiter de notre famille, trier nos souvenirs et sans doute préparer d'autres escapades, peut-être un peu moins longues!

jeudi 1 juillet 2010

Monténégro - Dubrovnik


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Nous quittons l'Albanie et entrons déjà dans notre 25ème pays depuis notre départ en 2008, le Monténégro. On y retrouve progressivement plus de circulation et de touristes, slaves pour la plupart. Nous y faisons quand même de belles découvertes: les Stari Grad (vieilles villes) sont nombreuses le long de la côte, et fort bien conservées ou restaurées.

Nous faisons le tour d'une baie qui s'apparente à un fjord dans son écrin de montagnes avoisinantes, et découvrons la vieille ville de Kotor, inscrite au patrimoine de l'Unesco (il faudra aussi que l'on se mette à les compter!). En voulant retrouver le calme des petites routes nous nous élevons de 600 m, l'occasion de découvrir ces superbes panoramas de fjord depuis plus haut, mais il nous faut redescendre ensuite moins de 10 km plus loin que le départ de notre montée: essayé, pas pu!

Après l'Albanie, les supermarchés semblent opulents, mais toujours impossible de s'y procurer le lait condensé que nous aimons rajouter au Nescafé: le sevrage dure!

A Herceg Novi, pas loin de la frontière avec la Croatie, un orage violent éclate et nous nous réfugions sous un tunnel à caddies, le temps que dure la trombe d'eau. Un motocycliste nous y rejoint, puis nous invite chez lui: c'est un journaliste Serbe, réfugié en Norvège depuis la guerre. Il s'est acheté un appartement à Herceg Novi pour y passer ses vacances et en prévision de sa future retraite.

Un cycliste allemand de rencontre nous a brossé un tableau si sombre de la circulation aux abord de Dubrovnik que nous empruntons un bateau pour parcourir les 15 derniers kilomètres. Il nous amène directement au vieux port, et nous entrons donc directement dans la vieille ville avec nos vélos. Dubrovnik est bien sûr une destination très touristique, mais c'est un vrai joyau. Les séquelles de la guerre de 1991-2 ne sont pas visibles, la réfection a été parfaite.

Nous restons trois nuits à Dubrovnik, le temps de la découvrir au lever du soleil, de faire le tour de ses remparts, ... et de se reposer un peu.

Nous prendrons ensuite un bateau jusqu'à Split, la côte dalmate, surtout entre Split et Dubrovnik, n'est pas recommandée aux cyclistes, et il n'y a pas d'itinéraires alternatifs. De Split nous avons préparé un itinéraire qui devrait nous mener à Kranjska Gora (Slovénie) avec un minimum de grandes routes.

dimanche 27 juin 2010

Nord de l'Albanie: génial


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Malgré un temps devenu maussade (on a du attendre deux jours à Peshkopi que la pluie se calme), l'Albanie continue à nous plaire énormément: c'est un vrai paradis pour les cyclistes, tant la circulation y est ténue, le paysage superbe et les gens accueillants. Le tourisme y est encore balbutiant, mais il est facile de s'y débrouiller et d'y bien vivre. On trouve toujours quelqu'un qui parle italien, anglais, allemand ou même français: rien à voir avec la Chine ou le Japon! Les hôtels sont toujours propres, avec eau chaude et la plupart du temps climatiseur et TV (on n'a utilisé ni l'un ni l'autre, tant psi pour le foot). Au restaurant on trouve toujours au moins de la salade, un plat de viande ou poisson, accompagnés de pain, pâtes ou des inévitables mais trop grasses frites.

L'étape de Peshkopi à Kukes, sur route naturelle détrempée voir boueuse, est assez longue et difficile, mais se déroule dans une contrée très sauvage: depuis le lac d'Ohrid (un des plus vieux lacs sur cette terre), nous avons suivi le Drin Noir, un tracé logique malgré la journée en Macédoine, et une préparation d'itinéraire de toute dernière minute.

Nous y rencontrons Winni, un cycliste de Constance qui écume les petites routes des Balkans, et qui nous rassure sur la faisabilité de la suite de notre itinéraire.

Depuis Kukes, nous nous écartons un peu du Drin (il a perdu son qualificatif de "Noir" après sa rencontre avec le Drin Blanc) pour découvrir les montagnes du Nord (Parc National du Theth et sa vallée mythique de Valbona). La route qui y mène est en cours d'élargissement, mais Valbona n'est pas encore une station touristique vraiment à la mode. Le seul hôtel, tout au bout de la route, est déjà plein quand nous arrivons, c'est l'occasion de ressortir une fois la tente que nous trimbalons sans beaucoup l'utiliser.

Nous redescendons ensuite sur Fierze et le lendemain nous prenons le ferry qui suit ce lac jusqu'au barrage suivant, Koman. Ce trajet est extraordinaire, le ferry semble parfois avoir juste la place de passer entre deux falaises abruptes. Le brouillard du matin se dissipe lentement et rajoute au mystère et à la féerie de ce trajet.

De Koman nous retrouvons une petite route toujours aussi peu fréquentée (les quelques véhicules qui ont emprunté le bac y sont passés bien avant nous). Elle nous mène à Shkoder, une ville un peu plus grande, et déjà notre dernière étape en Albanie. Nous nous y payons un cinq étoiles, l'autre hôtel de la ville semblant vraiment minable.

Nous aurons eu beaucoup de chance de revoir notre itinéraire juste avant de partir de Corfou pour éviter la côte Méditerranéenne, puis de rencontrer le couple de Français à Korçë qui nous ont montré leur guide et parlé avec enthousiasme du Nord de l'Albanie; en voiture ils n'ont pas osé emprunter la route de Peshkopi à Kukes. Le Petit Futé parlait d'une route fabuleuse mais dans un état déplorable et réservée au 4X4: juste de quoi titiller notre curiosité!

Il reste un autre itinéraire à découvrir, plus difficile selon le guide albanais rencontré à Valbona: un autre circuit au départ de Shkoder et passant à Theth: celui-là on le garde pour une autre virée en Albanie!

La suite de notre périple devait suivre la côte Méditerranéenne du Monténégro, puis de la Croatie. Nous allons aller jusqu'à Dubrovnik que nous n'avons pas encore visité, puis nous prendrons un ferry jusqu'à Rijeka: après l'Albanie, nous ne supporterons plus ces routes côtières surchargées en trafic et en touristes.

vendredi 18 juin 2010

Coup de coeur: l'Albanie


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Notre projet initial était de suivre la côte Méditerranéenne. Mais est-ce un bon choix? Souvent les routes de la côte sont surchargées de trafic et de stations balnéaires, nous l'avons déjà expérimenté en Turquie entre Antalya et Marmaris. Nous avons donc opté pour un itinéraire plus intérieur, mais plus long, car plus sinueux et montagneux.

Dès que nous sommes sortis de Sarandë où le ferry de Corfou nous a déposés, nous découvrons des petites routes très peu fréquentées, un vrai paradis pour les cyclistes. Et dire que la circulation en Albanie est réputée très dangereuse: cliché si l'on choisit bien son itinéraire! Il y a beaucoup de petits mémoriaux au bord de la route, probablement témoins de décès d'accident de la route, mais n'y en aurait-il pas aussi plein le long de nos routes si nous avions aussi cette habitude?

Nous rencontrons quatre autres cyclo-touristes Autrichiens cette première journée en Albanie; il y avait bien longtemps que cela n'était pas arrivé. Nous passons notre première nuit à Gjirokaster, dont la vieille ville très typique avec ses toits en pierres naturelles est classée au patrimoine de l'Unesco.

Après la Turquie et surtout la Grèce, l'Albanie est très bon marché: espresso italien 0.50 CHF, chambre double 20-30 CHF. Et le Leke valant exactement 1 centime suisse, les conversions sont faciles!

Il commence à faire beaucoup plus chaud, aussi adaptons-nous notre horaire en conséquence: réveil vers 5 h, vélo entre 6 et 13-14 h, puis sieste et récupération avant les courses, visites et repas du soir.

Les Albanais des campagnes sont très accueillants et ont l'air heureux malgré la simplicité de leur vie. Les ânes, carrioles et autres attelages nous font penser à l'Asie Centrale, mais les paysages y sont bien plus verts: cela augurera-t-il des périodes plus pluvieuses?

Les villes elles aussi, avec leurs immeubles décatis voire presque en ruines, nous rappellent l'Asie Centrale. Le chômage doit y être important à voir le nombre de désœuvrés.

Après avoir croisé une bonne dizaine de camping-cars allemands, c'est un groupe de vingt camping-caristes italiens qui nous dépasse; une telle invasion dans ce paysage bucolique nous dépasse aussi! N'osent-ils pas voyager tout seuls en Albanie??? En tout cas notre mode de voyage nous vaut des expériences qui leur resteront inconnues: un paysan juché sur son cheval nous arrête pour nous offrir des cerises. Au café du village suivant, la tenancière, une dame joviale qui nous raconte en albanais s'être fait fouillé par les douaniers grecs (la frontière est à trois heures de marche) qui cherchaient de la drogue: elle n'avait pourtant pas l'air d'une trafiquante! Sachant qu'une rude montée nous attend, elle nous offre chacun un gros verre de yoghourt de sa fabrication: délicieux!

A Korçë, nous avions prévu de rallier Tirana, puis la côte. Un couple de français qui mangeaient dans la même brasserie nous prêtent leur guide et nous vante le Nord de l'Albanie, où un ferry de rivière pallie partiellement au manque de routes. Du coup nous re-programmons la suite de notre voyage. Nous empruntons sur une journée une route en Macédoine excellente et sans trafic elle aussi, et qui nous permet de rallier Peshkopi beaucoup plus vite que par l'Albanie. Et nous descendons déjà le Drin Noir, comme nous allons continuer à le faire en Albanie de Peshkopi à Kukes.

La pluie nous rattrape le jour où nous voulions nous engager dans cette gorge du Drin Noir, sur une route réputée fabuleuse mais réservée au 4x4. C'est dimanche, le jour du repos, n'est-ce pas? Nous restons donc au sec dans notre chambre d'hôtel, et profitons du temps libre pour écrire cet article!

L'Albanie est truffée de petits bunkers individuels en forme de champignon: ils auraient été construits dans les années 1970, au moment où l'Albanie craignait d'être envahie. Si cela s'était produit, chaque Albanais se serait-il enfermé dans son bunker pour défendre son pré carré contre l'envahisseur? Cela semble aussi ridicule que nos abris de Protection Civile suisses où nous serions censés nous enfermer en cas d'attaque nucléaire, mais que nous devons continuer à entretenir, ce qui ne semble pas le cas des bunkers Albanais!

Autre particularité étonnante: la très grande majorité des voitures en Albanie sont des Mercedes! On peut souvent compter jusqu'à 10 Mercedes ou plus, avant de croiser une voiture de marque différente. Certaines sont vétustes, mais on en voit aussi en très bon état. Est-ce la seule marque capable de résister aux conditions des routes albanaises? Les Albanais semblent le penser, mais comment font-ils pour se les payer, même d'occasion?

dimanche 13 juin 2010

Iles grecques


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Cette fois, la carte Google maps ne contient que les endroits où nous avons passé la nuit. Pour visualiser le détail de nos itinéraires à vélo sur ces îles, cliquez sur les liens Wikiloc suivants:

Rhodes qui se trouve à moins de 50 km de Marmaris est notre première île grecque après la Turquie. Il me reste pour environ 100 CHF en lires turques, mais seule la Banque de Grèce est habilitée à les changer. Et j'y suis victime d'un vrai holdup, elle me prélève une commission de 26% au passage! Soit la Banque de Grèce est vraiment en effet en manque complet de liquidités, soit ils ne veulent pratiquement pas encore entendre parler de leurs voisins les Turcs, dont la monnaie s'est pourtant appréciée de près de 30% par rapport à l'Euro ces six derniers mois!

La ville de Rhodes est belle, mais que de touristes! En dehors de ville, on retrouve vite une campagne moins courue, et nous sommes tout contents de trouver quand même un hôtel ouvert à Monolithos! Nous bouclons le tour de l'île en trois jours, puis à nous les Cyclades.

Les horaires des ferrys nous font arriver à minuit à Santorini, cette île volcanique siège d'une éruption gigantesque qui a emporté tout le centre de l'île vers 1650 avant J.C. Il y a 10 km et 250 m de montée pour rejoindre l'hôtel que nous avons réservé, mais l'hôtelier vient nous chercher avec un minibus où nous pouvons mettre nos vélos sans problème: quelle chance!

Nous restons basés à Perissa, et rayonnons depuis là pendant trois jours: plaisir du vélo léger. Les villages de Pyrgos et l'ultra-touristique Oia avec leurs petites ruelles, leurs maisons blanches et leurs églises à coupole bleue nous offrent un paysage de cartes postales à la grecque.

Nous ne restons que deux nuits dans l'île suivante, Naxos, mais occupons bien notre journée, car l'île est plutôt montagneuse.

Le ferry suivant nous amène à sur l'île de Paros, très belle aussi. Depuis Paros, on peut se rendre facilement à Antiparos, où nous découvrons une chapelle magnifiquement intégrée dans son décor naturel de bord de mer.

Nous décidons d'aller à Mykonos surtout pour voir Delos, une île minuscule toute proche, mais le site archéologique le plus important des Cyclades. Hélas il pleut ce jour-là, comme à Petra; mais difficile de se plaindre, depuis notre départ c'est seulement la deuxième seule vraie journée de pluie! Nous nous hâtons de quitter les hordes de touristes de Mykonos, ou du moins essayons de le faire: après une heure d'attente sous un abri bondé, nous nous rendons compte que le ferry que nous devions prendre part du nouveau port, pas de l'ancien où nous étions arrivés et l'attendions. Nous l'avons donc raté, mais heureusement il y en a un autre deux heures plus tard.

Nous arrivons donc à Syros dans la soirée. C'est une île au style architectural vénitien, bien différent des autres îles des Cyclades que nous venons de visiter. Même si c'est leur centre administratif, l'île est petite et nous en faisons le tour en une demi-journée.

Il n'y a pas de ferry reliant la mer Egée (Cyclades) à la mer Ionienne. Pour rejoindre Corfou, nous prenons un ferry jusqu'au Pirée. Puis, peu désireux de rouler à vélo sur la route surchargée menant à Patras, nous décidons de prendre un bus qui nous amènera directement à Igoumenitsa, en face de Corfou. Trouver notre chemin depuis le Pirée jusqu'au bon terminal de bus d'Athènes fut difficile même avec le GPS, car il y a plein d'autoroutes et de lignes de métro infranchissables, et les Athéniens sont des chauffeurs pressés.

Nous retrouvons les petites routes de campagne, voire de montagne à Corfou, dont nous faisons le tour en quatre jours. Le premier jour, nous passons par le Mont Pantokrator, et prenons un chemin de montagne pour en redescendre qui nous rappelle les pires routes tadjiques du Pamir. Mais le trafic y est nul, Alain qui passe en premier se ramasse toutes les toiles d'araignées.

Nous avions prévu de faire un peu une pause vélo dans cette traversée des îles grecques, mais y aurons quand même parcouru 900 km. Il faut dire que le vélo se prête bien à leur découverte à cette saison: les îles ne sont pas très grandes, et les compagnies de ferrys sont très sympathiques avec les cyclistes: on y charge nos vélos très facilement et sans surcoût. Il commence tout juste à faire un peu plus chaud à Corfou à mi-juin, mais la température est restée très agréable entre mi-mai et mi-juin dans les Cyclades.

Demain 14 juin, nous prendrons un bateau pour Sarande en Albanie, un pays que nous attendons moins développé et moins touristique. Cela ne sera pas pour nous déplaire: les îles grecques sont magnifiques, mais il aurait peut-être fallu les visiter 20 ans plus tôt!

jeudi 20 mai 2010

Antalya - Marmaris, ou Lycie, ou Turquie troisième partie


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Après Antalya, nous découvrons Cirali et Olympos, le plus bel endroit que nous ayons vu sur cette côte turque: l'infrastructure touristique se fait discrète et laisse la place à une nature et des paysages magnifiques. Olympos est aussi un site archéologique intéressant, et à 4 km de là on trouve la Chimère, un site rocheux d'où sortent en permanence quelques flammes. Dans la mythologie grecque, la Chimère est une créature composite, ayant une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, crachant du feu et dévorant les humains. Le héros Bellérophon parvint à l'enterrer en chevauchant Pégase, mais du feu continue à sortir de cet endroit.

A Cirali, nous nous payons un hôtel très confortable, et le responsable qui parle Suisse-Allemand, garde de son séjour dans notre pays une mentalité de "très propre en ordre": pas question de laisser nos vélos dans l'hôtel ni même devant notre bungalow; il nous déniche un petit recoin du jardin où ils sont bien cachés et tout juste tolérés!

Pour réduire notre trajet sur la D400 que nous suivons depuis Mersin, et où la circulation est souvent trop intense à notre goùt, nous faisons un petit détour par le canyon de Saklikent, profond de 300 m et long de 18 km. Avec l'aide d'un "guide" Alain en remonte une petite partie, les pieds dans l'eau, parfois jusqu'aux hanches et luttant contre le courant. Le guide était très utile pour montrer quels passages emprunter, l'aider à tenir l'équilibre et garder l'appareil de photo au sec!

Kas, Fethiye et Dalyan sont des stations touristiques sympathiques, mais Marmaris, notre dernière ville en Turquie, est maintenant un peu sur-développée à notre goût. Nous allons prendre demain un bateau pour Rhodes, à 40 km de là, mais une île grecque du Dodécanèse. Nous en avons assez du trafic de la D400, mais reviendrons certainement en Turquie, un grand pays dont nous n'avons découvert qu'une petite partie.

samedi 8 mai 2010

Mersin - Antalya, ou Turquie deuxième partie


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Sept jours de vélo le long de la côte Sud de la Turquie, assez contrastés:
  • de Mersin à Silifke, c'est tout plat et très peuplé, on n'a pas vraiment l'impression de sortir d'une seule grande ville
  • puis, jusqu'à Alanya (quatre jours), c'est montagneux, et beaucoup plus sympathique; c'est le moment d'y aller à vélo, nous avons vu plusieurs tronçons où la route était en voie d'élargissement
  • Alanya est un grand centre touristique, très prisé par les groupes russes ou ukrainiens; cela se voit à de nombreuses enseignes en russe
  • et la route jusqu'à Antalya est de nouveau une grande route peu intéressante, mais qui passe par Side, un village au milieu de ruines romaines, devenu très touristique mais tout en restant de taille modeste
A noter que même sur les grands axes, le nombre de voitures privées reste modéré. Le prix de l'essence qui atteint des records en Turquie (environ 2 € le litre) favoriserait-il les transports en commun? Les bus, rapides et très confortables (nous en avions fait l'expérience pour aller et revenir de la Cappadoce), sont très prisés.

Nous sommes malgré tout en dehors du boom touristique estival, et même Alanya et Antalya restent très calmes à cette période. La vieille ville d'Antalya est fermée à la circulation motorisée, nous y avons flâné avec plaisir ce week-end.

L'allemand est souvent préféré à l'anglais pour communiquer avec l'étranger: de nombreux turcs ont travaillé en Allemagne, et viennent nous parler spontanément. Quand on pense qu'ils y ont souvent trouvé des conditions de vie très dures, c'est bien sympathique de leur part. Certains ont quand même su revenir au pays avec suffisamment d'argent pour y acheter un hôtel, un restaurant, ... A Anamur, nous vous recommandons l'Eda Motel, tenu par un couple fort sympathique et à l'allemand parfait. L'hiver, Monsieur retourne conduire un camion en Allemagne. Avec sa VW décapotable, il vous conduira aux sites romains, byzantins et au magnifique château.

lundi 26 avril 2010

Antioche - Cappadoce, ou Turquie première partie


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Alep-Adana

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Göreme

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Göreme

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Contrairement à ce qu'indiquent les cartes syriennes, Antioche (ou Antakya, en turc) est bel et bien en Turquie. C'est Atatürk qui avait reconquis cette province, indépendante pour un court laps de temps, mais qui a fait une fois partie du mandat français en Syrie, d'où la revendication des Syriens.

Grâce à Atatürk encore, qui a imposé le changement de l'alphabet arabe à l'alphabet latin, on arrive à lire le turc et à le prononcer à peu près correctement (le c se prononce dj, le ç tch, etc). Pour les mots occidentaux, cela donne une écriture très phonétique, par exemple aksesuar ou kuaför. La compréhension c'est autre chose, mais on arrive à commander une grande ou une petite bouteille d'eau sans problème (büyük ou küçuk su) ce qui fait qu'on ne va au moins pas mourir de soif. Enfin on plaisante, après le Japon et la Chine, la communication est quand même considérablement plus facile!

La Turquie ne fait pas partie de l'Europe, ni géographiquement ni politiquement. Enfin pas encore, peut-être y rentrera-t-elle même avant la Suisse? En tout cas, les grandes chaînes de distribution elles, l'ont déjà bien intégrée: les supermarchés Migros, Mediamarkt, Carrefour, ... y pullulent. On se croit donc déjà presque à la maison, dommage qu'on ait oublié notre carte kümülüs!

En partant d'Antakya, nous nous nous sommes fait piéger par Google Maps qui montrait sur la carte une petite route ralliant Antioche à Iskanderun. Après 1830 m d'ascension, juste avant d'arriver à un sommet dominant, une auto-mitrailleuse nous intercepte et nous intime l'ordre de rebrousser chemin (heureusement qu'on ne ressemble pas à des Syriens!). Retour donc à la case départ. On aurait pu faire cette belle excursion sans aucun trafic, sans se coltiner les bagages! Le soir à l'hôtel, en zoomant sur la région avec Google Earth, nous voyons que nous avons manqué une piste qui, elle, allait bien dans la direction voulue. Mais bon, le lendemain on a pris la route principale comme tout le monde.

A Adana, nous décidons de prendre un bus pour la Cappadoce. L'inspiration était bonne, le seul itinéraire possible passe par une autoroute bien entendu interdite aux cyclistes.

La Cappadoce est un site naturel où volcanisme et érosion ont créé des phénomènes naturels remarquables. Le tuf est très tendre et les hommes y ont creusé d'innombrables habitations troglodytiques, dont certaines sont encore occupées.

Les communautés monastiques byzantines ont elles aussi creusé dans les roches tendres, entre le VIIIe et le XIIIe siècle, une multitude de couvents et d'églises rupestres décorées de fresques. La Karanlik Kilise (église sombre), à Göreme, est celle qui contient les plus belles fresques. Notre nouveau Nikon D90 y est très à l'aise malgré le peu de lumière et l'interdiction d'utiliser le flash.

Nous avons passé quatre jours dans les environs de Göreme, explorant à vélo et parfois à pied plusieurs de ces sites remarquables et qui ne cessent de nous étonner tant par les formes que les couleurs des roches.

samedi 17 avril 2010

Syrie


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On passe la frontière jordano-syrienne et tout de suite on se sent dans un autre pays. Les chauffeurs sont un peu moins courtois, par contre le sens de l'accueil des Syriens est remarquable. La première personne à qui je m'adresse pour savoir où retirer ou changer de l'argent commence par nous offrir un café, très fort avec de la cardamome, on n'en boit qu'un tout petit fond de tasse à la fois. Puis il m'amène chez un commerçant qui accepte de me changer mes dinars jordaniens, il n'y a pas de banque dans les environs.

Le lendemain de notre arrivée, nous faisons un aller et retour à Bosra, site d'un magnifique amphi-théâtre romain entourée d'une imposante citadelle fortifiée arabe, où nous nous retrouvons quasi-seuls.

Puis c'est Damas, la plus vieille cité de l'humanité habitée sans interruption. On se ballade pendant deux jours dans la vieille ville chargée d'histoire, visitons la mosquée Ummayad, la première grande mosquée de l'Islam, et troisième plus importante après la Mecque et Médine. Nous passons aussi des heures dans les pittoresques souks de Damas, et assistons à un baptême dans la chapelle d'Ananias: Damas est aussi un haut lieu du christianisme, c'est là que Saül de Tarse devint l'apôtre Paul.

Pour éviter l'autoroute entre Damas et Homs, nous passons par Maalula, un petit village de pierres jaunes adossé sur une falaise: enchanteur. On y trouve plusieurs églises et deux couvents. Le canyon qui les relie est superbe, il nous rappelle celui de Pétra. Maalula serait le dernier endroit où l'on parle encore la langue du Christ, l'araméen.


Depuis Homs, nous prenons un bus pour aller à Palmyre: nous ne voulons pas rater ce joyau de l'architecture romaine, mais il y a 160 km de route inintéressante à travers le désert pour y arriver. Coût du ticket de bus: 2.30 CHF, mais pourquoi nous obstinons-nous à pédaler?

Après Homs, le krak des Chevaliers, un magnifique château-fort à double enceinte construit par les Croisés dans un endroit stratégiquement placé, seule brèche à travers le Jebel Ansariyya, et qui assure l'accès à la Syrie intérieure. Ursula s'y entend appeler par son nom, c'est Mikael qui visite aussi le château deux étages plus bas et que nous n'avions plus vu depuis la Mer Morte!

A Apamée, l'hôtel est fermé. Son propriétaire joint par téléphone nous propose de venir de Damas pour nous héberger, mais il y a 3 heures de route et nous lui disons que nous trouverons bien une autre solution. Nous soupons en compagnie d'un ingénieur de maintenance des Pêcheries Syriennes, il gagne l'équivalent de 400 USD par mois et n'a que deux enfants, s'étant marié à 40 ans seulement. Nous apprenons que l'âge de la retraite en Syrie est de 60 ans, ou après seulement 30 ans d'activité. Nous campons sous la responsabilité du propriétaire du restaurant, mais la nuit est très bruyante et nous sommes en pleine ville!

L'étape pour Alep est trop longue, nous la coupons en deux étapes et prenons une petite route complètement en dehors des circuits touristiques. Cela se remarque vite: on est invité sans cesse. C'est vendredi, jour de congé, et les familles déjeunent sur le toit de leurs maisons. Nous acceptons l'une de ses invitations, la famille a dix enfants, et on ne nous laisse pas repartir avant de nous avoir rassasié, offert moult thés, et le café arabe pour terminer.

Une femme cuit du pain dans son four devant la maison. Avant que j'aie pu lui de mander si je pouvais en acheter, elle m'en tend un grand, et impossible de le lui payer. Quand elle voit arriver Ursula, elle nous en donne un second.

Le soir, à Idlib, petite ville provinciale qui n'existe pas dans les guides touristiques, nous mangeons une pizza devant une échoppe quand Mazen nous aborde en anglais et nous invite chez lui pour nous donner l'occasion de découvrir un intérieur syrien. Il a une charmante famille de trois enfants. Le lendemain matin, il se lève aux aurores pour nous indiquer la route à prendre, car il y en a deux, et l'autoroute est bien sûre déconseillée.

Et enfin nous voici à Alep: elle dispute à Damas le titre de plus vieille ville habitée sans interruption, et « Alep plaît », même sans jeu de mots. La vieille ville a été très heureusement préservée de la modernisation. Maintenant inscrite au patrimoine de l'Unesco, des entrepreneurs locaux, parfois avec l'aide de l'Allemagne, restaurent les bâtiments historiques.

Les souks d'Alep sont encore plus charmants que ceux de Damas, il y a une rue ou ruelle pour chaque type d'article, par exemple nous sommes tombés sur la rue des machines à coudre. Même la ville nouvelle n'échappe pas à cette tendance, notre hôtel est dans la ruelle des pneus. Il y en a même dans le sous-sol de notre bâtiment, et nous avons du caser nos vélos sur un minuscule balconnet qui n'aurait pas pu les recevoir s'il avait été un cm moins long ou moins large!

La forteresse d'Alep est bâtie sur une colline, et est plus imposante que celle de Damas, particulièrement son portique d'entrée.

Le quartier Al Jdeida, où l'on trouve de nombreuses églises, arménienne, maronite, grecque orthodoxe, grecque catholique et syrienne catholique, est plein de charme lui aussi. Mais, nous nous sentons mieux reçus par les musulmans que par les chrétiens. Ce sentiment qui résulte de plusieurs petits indices, par exemple on nous refuse sans explication l'entrée dans l'église syrienne catholique. Dans les mosquées, nous ne pouvons pas pénétrer pendant l'heure de la prière, mais on nous l'explique en s'excusant presque.

Encore un mot sur la cuisine moyen-orientale. Heureusement qu'il n'y a pas de balance par ici, contrairement à nos précédentes habitudes de pédaleurs errants, cette fois nous n'avons pas dû perdre un gramme! Tout est excellent, on y trouve profusion de légumes, d'huile d'olive et viandes grillées (très proche de la cuisine méditerranéenne) plus les hors d'oeuvre tels que hummus, moutabal, taboulé, ... . Les galettes de pain accompagnent tous ces repas, et on trouve fréquemment des pains sucrés, ainsi que d'autres confiseries très sucrées à base de pistache, dates, etc. Les fruits sont très beaux, et parfaitement mûrs: on fait en ce moment une cure de fraises qu'on achète par un kilo voire un kilo et demi à la fois: l'an passé nous n'en avions pas vu à prix acceptable au Japon. Ce soir nous irons dîner chez Sissi, le meilleur restaurant d'Alep. Il a fallu réserver, il était déjà plein hier soir.

Nous avions beaucoup aimé la Jordanie, mais la Syrie va rester pour nous un souvenir tout-à-fait exceptionnel, tant par sa richesse en sites touristiques que par l'accueil extraordinaire de ses habitants.

lundi 5 avril 2010

Jordanie


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Avec le retard de notre bateau, nous ne débarquons à Aqaba que vers 23 heures. Nous pédalons vers le centre ville, et n'arrivons à l'hôtel qu'à minuit précise. Le lendemain, grasse matinée et journée de repos. Nous soupons en compagnie de Philippe et Ideline, un couple Vaudois rencontré dans l'avion, au Mt Sinaï, et qui voyagent "sac au dos" à plus de 70 ans. Nous les reverrons encore à Pétra!

L'étape suivante nous amène au Parc National de Wadi Rum. Magnifique paysage de désert avec des montagnes rocheuses impressionnantes. Nous nous établissons au camping local, en compagnie des grimpeurs (Israéliens, Suisses, Anglais, Russes, ...). Les frères Remy ont ouvert quantité de belles voies dans cette région, et sont une vraie légende parmi les grimpeurs. Du coup, on est comme "l'homme qui a vu l'ours"! Le lendemain à l'aurore, nous faisons un tour en 4X4, nous sommes les seuls touristes dans le parc à cette heure là. Puis on se lance à pied dans un canyon bien frais, avant de papoter au camping avec les grimpeurs.

Wadi Rum – Pétra: longue étape de 113 km, 1400 m de montée et un fort vent contraire pour corser le tout. Nous arrivons à Pétra à la nuit tombante, en compagnie de Mikael, un jeune Savoyard parti pour un tour du monde à vélo couché. Nous allons rester 6 jours en sa compagnie. Il a eu bien des ennuis avec son matériel, mais garde un moral d'acier, malgré l'inconfort qui en résulte (plus de réchaud, tente passoire, crevaisons multiples, dérailleur foireux, ...).

Jusqu'ici chaque étape nous apportait son lot de touristes, mais à Pétra, c'est une avalanche. Cela ne nous empêche nullement d'admirer ce merveilleux site nabatéen, implanté dans un site naturel extraordinaire. Les Romains ont également construit leurs édifices, puis le site est complètement tombé dans l'oubli, jusqu'à ce qu'un Suisse le redécouvre avec l'aide de guides bédouins locaux.

Il faut être bon marcheur pour visiter cet immense site, et y consacrer au moins deux jours entiers. Ce que nous avons fait, mais hélas, le mauvais temps s'est installé le deuxième jour.

Jolie étape agréable pour rejoindre Dana, une réserve naturelle dans une vallée qui descend de 1100 m jusque vers ‑50 m. Nous profitons de la beauté de l'endroit et des buffets de l'hôtel le lendemain aussi.

Grosse étape pour rejoindre Al Karak: que 92 km, mais avec un sacré wadi à traverser, 1900 m de montée ce jour-là. On passe aussi nos 20'000 km de vélo (et 183'000 m de montée) depuis notre départ en 2008. Visite du château bâti par les Croisés. Saladin avait profité des festivités annoncées d'un mariage pour attaquer le château. La mariée lui a fait parvenir quelques mets du festin, du coup Saladin a donné l'ordre d'épargner la chapelle où avait lieu le mariage: les guerres d'autrefois étaient parfois presque sympathiques!

Longue descente vers le point le plus bas de la terre, 420 m au-dessous de la mer (hélas l'Everest reste impraticable à vélo!): c'est la Mer Morte. Elle descend d'ailleurs toujours plus bas, puisque les eaux de Jourdain qui l'alimentaient sont maintenant largement utilisées à l'amont de la Mer Morte et ne compensent plus l'évaporation naturelle. Il y aurait un projet de construire un canal depuis la Mer Rouge pour sauver la Mer Morte. En attendant, la concentration en sel continue aussi à augmenter, et l'expérience d'un bain dans la Mer Morte est vraiment étonnante. On ne remarque rien en marchant dans l'eau, mais dès qu'on s'immerge, on remonte comme un bouchon! Evitez le contact avec les yeux; Mikael, qui en a quand même fait l'expérience, n'a pas pu les rouvrir pendant 3 minutes!

Nous remontons sur Madaba, les touristes sont partout, et il est difficile d'y trouver une chambre d'hôtel. Nous finissons par trouver un hôtel qui a installé des tentes sur son toit, qu'il n'est pas possible de réserver à l'avance. Internet disponible à la réception, il était temps, nous avons quelques affaires à régler en Suisse.

Un mot au sujet de l'affaire des minarets: nous n'avons pas caché notre nationalité, même si nous n'en sommes plus très fiers après l'acceptation par le peuple suisse de l'initiative anti-minarets lancée par l'UDC. Personne ne nous a jusqu'ici fait la moindre remarque désobligeante. L'hôtelier de Madaba, un arabe chrétien, fut le premier à nous en parler, et pour nous en féliciter: les chrétiens n'ont pas la vie facile en terre musulmane. Bravo la tolérance réciproque entre chrétiens et musulmans, des deux côtés il y a des progrès à faire!

Les hôtels de Madaba sont pleins, aussi décidons-nous de faire halte à Amman. Nous tombons sous le charme de ses souks richement achalandés et pleins de vie avec ses vendeurs-bonimenteurs qui rivalisent de décibels pour appâter le chaland.

Jerash est notre dernière étape en Jordanie. On y trouve les ruines d'une grande cité romaine, les plus importantes hors d'Italie.

Avant de passer la frontière pour la Syrie, nous dégustons un dernier(?) hummus – falafel – fuul, trois plats sans viande très populaires, que nous avons appris à découvrir en Jordanie et qui se dégustent avec une galette de pain juste sortie du four: un vrai régal!

dimanche 21 mars 2010

Sinaï


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En arrivant à Sharm El-Sheikh, on voit une tempête de sable qui donne à la "brume" une couleur brunâtre. Cela ne pose pas de trop de problème au pilote, par contre on déguste un violent vent de face pour rallier notre hôtel à 12 km au Nord de l'aéroport (Nabq). Et notre itinéraire se poursuit justement en direction du Nord: ça promet!

Le lendemain, première étape obligatoire assez longue, 97 km et 1000 m de montée pour rallier Dahab, une ville touristique, mais plus axée "backpackers" que Sharm El-Sheikh. Nous passons près d'un ou deux villages très pauvres, les enfants courent au bord de la route pour nous mendier un peu de nourriture. Nous arrivons à Dahab assez fourbus, la reprise du voyage dans cette chaleur et ce désert très sec est difficile! Nous choisissons donc d'aller au fameux monastère de Sainte-Catherine en excursion organisée. Nous gravissons le Mont Sinaï (800 m de grimpée) en 4 heures, on n'a plus l'habitude d'un rythme aussi lent. C'est l'endroit où Moïse reçut de Dieu les Dix Commandements, une croyance commune aux chrétiens, juifs et musulmans.

L'étape jusqu'à Nuweiba ne fait que 80 km, mais de nouveau 1000 m de grimpée et ce fort vent de face qui ne semble pas vouloir faiblir: l'ennemi du cycliste, mais l'ami des planchistes et autres kite-surfers qui pullulent à Dahab. Par contre les plongeurs qui sont aussi très nombreux dans les environs se plaignent aussi de ce vent qui brasse l'eau et diminue leur visibilité.

La journée de traversée vers Aqaba est très longue: pour moins de deux heures de bateau, nous devons attendre 9 heures avant le départ, et deux heures à l'arrivée. C'est dimanche, et de nombreux Egyptiens retournent travailler en Jordanie ou en Arabie Saoudite. Les formalités et l'embarquement prennent donc un temps fou, malgré un fort encadrement policier pour canaliser toute cette foule.

Et nous voilà déjà au bout de ce « premier pays », l'Egypte, ou plutôt le Sinaï puisque nous avons renoncé à aller au Caire, Louxor, ...: on y reviendra sans doute!

jeudi 25 février 2010

Projet 2010

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Notre projet initial, le tour de la Méditerranée, tombe à l'eau: les Lybiens ont la réputation d'être très accueillants, mais le "Guide de la grande révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste", alias Mouammar Kadhafi, a une conception nettement moins sympathique de l'accueil envers les Suisses, après les violences de son fils à Genève, et la réaction peu diplomatique de la police de Genève.

Donc puisqu'il faut sauter la Lybie et prendre un avion, nous le prendrons directement jusqu'à Charm el-Cheikh (le 16 mars). Nous passerons à travers le Sinaï (monastère de Sainte Catherine), puis prendrons le bateau sur la Mer Rouge de Nuweiba (Egypte) à Aqaba (Jordanie). La voie terrestre via Eilat ne serait pas plus longue, mais se trouve en Israël que nous devons éviter si nous ne voulons pas être refoulés en Syrie.

En Jordanie,

  • nous ne manquerons pas Wadi Rum la plus ancienne strate géologique connue de l'écorce terrestre,
  • ni Pétra ancienne cité troglodytique inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO;
  • nous pédalerons à -400 m le long de la Mer Morte, cela nous changera des cols de 5000 m au Ladhak
  • puis ce sera la capitale Amman
En Syrie,
  • nous visiterons les ruines romaines de Bosra,
  • la capitale Damas,
  • le Krak des Chevaliers, château fort de l'époque des Croisades
  • puis nous dirigerons sur Alep, près de la frontière turque
En Turquie, nous suivrons la côte Sud, puis Ouest jusqu'à Ephèse, mais avec des excursions vers le Parc national de Göreme et sites rupestres de Cappadoce, ainsi que vers les concrétions calcaires de Pamukkale.

Nous prendrons un peu de repos en visitant quelques îles grecques, puis un ferry jusqu'à Igoumenitsa.

Ensuite ce sera la traversée des Balkans: Albanie, Monténégro, Coratie, Slovénie et retour au bercail prévu pour début août 2010!

jeudi 11 février 2010

Nouvel en-tête (sans casque)

Nous avons mis à jour l'en-tête de notre blog avec une photo prise sur la route du Pamir, avec l'Hindukush en arrière plan.

- Quoi, vous pédaliez sans  casques?
- Oui, nous n'avions vu que quelques jeeps ce jour là. Mais depuis l'accident d'Alain, où son casque lui a probablement sauvé la vie, presque plus d'exception!

lundi 4 janvier 2010

Deux livres

Nous profitons de nos "vacances" en Suisse, notamment pour re-découvrir le plaisir de lire de bons bouquins. En voici deux que nous avons particulièrement aimés: 

Pascal Wick: Journal d'un berger nomade (Seuil, 2009)
Un homme au choix de vie exceptionnel, et un livre passionnant et enrichissant: ce docteur en économie devient berger nomade, et nous fait découvrir le monde du pastoralisme. Pour vous en donner un avant-goût, lisez la critique de Fabrice Nicolino.

Helena Norberg-Hodge: Quand le développement crée la pauvreté, l'exemple du Ladakh (Fayard 2002)
Bien que les ressources naturelles soient rares au Ladakh (que nous avions visité en 2008) et que les conditions climatiques y soient très dures, une civilisation prospère et heureuse s'y était développée sur la base de traditions d'entraide et d'une connaissance intime de l'environnement local.
Mais l'arrivée du "développement" selon notre modèle occidental a bouleversé cet équilibre, amenant pollution, chômage, avidité et érodant les liens qui avaient permis jusqu'alors l'unité de la culture ladakhi.
En dévoilant les racines des problèmes environnementaux et sociaux auxquels nous devons tous faire face aujourd'hui, ce livre nous oblige à remettre en question la notion même de progrès et, au delà, nous montre la voie d'un avenir possible.
Pour en savoir plus, lisez l'introduction de l'auteur.