dimanche 6 septembre 2009

Transition

Nous sommes restés quatre mois au Japon, c'est à la fois peu et beaucoup. C'est largement suffisant pour en découvrir à vélo les principales régions, mais trop court pour en pénétrer la culture et la société. Pour nous, c'est le pays étranger où nous sommes restés le plus longtemps, et il y a plusieurs raisons à cela:

  • C'est bien souvent un paradis pour les cyclistes. En arrivant de la Thaïlande, Malaisie et Bali, nous avons tout de suite été étonnés par le nombre de vélos dans les villes. Paradoxe, plus les pays sont développés, plus les gens reviennent au vélo! Nous avons bien sûr eu quelques routes à grand trafic désagréables, mais la plupart du temps avons su les éviter et dégotter de petites routes de campagne ou de montagne très tranquilles.

  • Les Japonais sont très discrets, mais très serviables lorsque l'on leur demande un renseignement. Ils vont prendre tout le temps qu'il faut pour pouvoir répondre à notre demande, et même sans parler l'anglais, nous aider efficacement, nous menant même jusqu'à l'adresse recherchée.

  • Les paysages sont très variés: mer, lacs, forêts, montagnes, volcans, parcs naturels. Seul bémol, leur besoin de sécurité les poussent à bétonner de trop nombreux talus, lits de rivière, et côtes. N'y a-t-il pas des moyens plus naturels de contrer l'effet de la neige, des pluies, typhons et tremblements de terre fréquents sur cet archipel? Nous avons aussi été impressionnés par l'ampleur et la fréquence des travaux publics sur les routes japonaises: de nombreux camions chargés de terre nous ont fréquemment dépassés tout au long de notre périple, on en vient à se demander s'ils ne sont pas en train de déplacer leur pays tout entier!

  • C'est le pays réputé le plus sûr du monde, où le vol est pratiquement inconnu. En effet, nous nous sommes sentis en confiance, et avons un peu baissé notre garde: inutile de garder, même de cadenasser nos vélos chargés pendant que nous faisons les courses. Les Japonais laissent même leur clef de voiture au contact, et hélas trop souvent ne prennent même pas la peine d'arrêter leur moteur.

  • Le confort: même en faisant du camping sauvage, nous avions le plus souvent toilettes et lavabos à proximité. Nous allons regretter les onsens, idéaux pour se relaxer et se laver après une journée de vélo. Et bien sûr, les hôtels sont toujours impeccablement propres et confortables: personne n'a idée d'aller voir la chambre avant de la louer, sauf nous au début de notre séjour!

  • La nourriture très saine et digeste, variée et excellente même si nous ne sommes pas encore devenus de grands amateurs de poisson cru. Seul bémol, le prix exorbitant des fruits, manifestement un produit de luxe au Japon.

Notre regret: ne pas avoir eu le courage d'apprendre un peu de japonais.

Nous allons maintenant en Chine jusque vers la fin de l'année. Notre intention n'est pas de visiter toute la Chine, c'est un pays beaucoup trop vaste pour le parcourir en 3 ou 4 mois de vélo. De Shanghai que nous avons rejoint en 48 h de bateau depuis Osaka (très sympathique cette croisière, on y prendrait goût ...), nous allons prendre le train jusqu'à Xining, capitale du Qinghai, au Nord-Est du Tibet.

Notre ambitieux projet est de rallier ensuite Chengdu (Sichuan), voire Kunming(Yunnan). Nous allons passer par des régions très reculées, de haute altitude, aux confins du Tibet. Fini le confort et la bonne nourriture du Japon, mais vous aussi, fidèles lecteurs du blog, allez passer par un période de vaches maigres: il n'y aura probablement pas de liaison Internet avant longtemps!

De plus blogspot semble être bloqué en Chine, ce qui va nous empêcher de mettre le site à jour même une fois la connection Internet retrouvée. Enfin les vacances!