mercredi 29 juillet 2009

Nous avons atteint le cap Soya, à l'extrême Nord du Japon


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L'été 2009 reste très pluvieux en Hokkaido: depuis le 17 juillet, une seule éclaircie le 20 juillet! A Furano, station de ski qui a vu plusieurs compétitions internationales de ski alpin, il pleuvait tant que nous avons renoncé à nous rendre au parc national Daisetsuzan. C'est dans cette région que dix randonneurs Japonais viennent hélas de mourir de froid et d'épuisement.

Nous avons pris la direction plein Nord en préférant les petites routes de l'arrière-pays à celles de la côte. On n'est jamais allé au Canada, mais l'Hokkaido nous donne un peu cette impression: grandes étendues de forêts, petites villes de maisons en bois aux toits conçus pour la neige, écriteaux attention aux ours, ... on est bien loin de Tokyo!

Les points de ravitaillement sont devenus plus rares, mais nos sacoches étaient bien garnies. Hôtels, campings plus ou moins officiels nombreux en Hokkaido, mais jamais de camping vraiment sauvage: nous avons déjà eu affaire aux renards à l'affût de nos provisions ou de nos poubelles, on ne voudrait pas risquer une rencontre de ce genre avec les ours bruns qui peuplent certaines parties de l'île.

A chaque fois que c'est possible, nous nous rendons dans un onsen. Rien de tel qu'un bon bain chaud pour détendre les muscles après une journée de vélo. Et maintenant que la température est bien plus fraîche (12 à 15°C), l'onsen nous réchauffe vraiment efficacement (la température des bains est en général entre 40 et 42°C, et l'on y trouve souvent un sauna), nous nettoie en profondeur (bien pratique quand l'on campe), et nous relaxe (on peut se reposer dans la salle de séjour attenante, et même parfois s'y restaurer). Les bains sont séparés pour chaque sexe, puisqu'on s'y lave et baigne tout nu.

C'est dans la grisaille que nous atteignons le cap Soya, à l'extrême Nord du Japon. En face (mais on n'y voit rien), l'île de Sakhaline qui appartient à la Russie (pour une photo par beau temps, consultez wikipédia). Les hivers doivent être très rudes dans la région, -40°C et des mètres de neige n'y sont pas rares, et la mer est à 80% en glace, tout cela à la même latitude que Milan! Bien sûr maintenant pas de traces de neige, mais les équipement en place ("flèches" à neige, barrières à neige, voire tunnels contre la neige) sont éloquents.

Depuis le cap Soya, nous redescendons au Sud-Est jusqu'à Abashiri, le long de la mer d'Okhotsk. Trois nuits sous tente, de la pluie à chaque fois. Heureusement notre matériel tient le coup et nous aussi!

On rencontre quelques cyclo-touristes mais la barrière de la langue est un handicap pour les échanges. Les motards qui sillonnent l'île sont beaucoup plus nombreux, et nous saluent presque tous d'un geste de la main ou en levant le pouce: solidarité entre deux roues, ou admiration devant nos efforts?

Nous avons réservé un bateau d'Osaka pour Shanghaï le 4 septembre prochain. Voilà donc une échéance à respecter, nous en avions un peu perdu l'habitude!

mardi 14 juillet 2009

Hokkaido, la boucle est bouclée


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D'Abashiri, nous nous rendons dans la péninsule de Shiretoko, au Nord-Est de l'Hokkaido. C'est un parc national inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco à cause de sa très riche bio-diversité. Il abrite l'une des plus nombreuses populations d'ours bruns du Japon, environ 600 ours. La glace flottante qui dérive encore jusqu'à cette péninsule amène avec elle beaucoup de plancton dont se nourrissent les baleines.

Seule une petite partie du parc peut être facilement visitée. Le trekking y est aussi réglementé et difficile à cause des ours. Le mieux, pour apprécier la diversité de cette vie sauvage, c'est le Visitor Centre de Rausu très bien documenté (aussi en anglais) et qui montre un excellent film animalier sur la région: ce que nous avons fait pour nous abriter une fois de plus d'une pluie très froide en cette fin de journée.

Le beau temps enfin retrouvé, nous nous rendons dans le parc national d'Akan, qui contient de nombreux volcans, et des lacs-caldeira. La montée vers celui de Mashu fut le théâtre d'une bataille rangée contre les taons: résultat final, 4 piqûres, contre 20 taons tués! Il faut dire que nous transpirions à grosses gouttes, mais il serait malvenu de nous plaindre de la chaleur enfin retrouvée. Au bout de la montée, nous sommes subjugués par la beauté du lac Mashu, on vous laisse apprécier les photos.

Le mont Iozan nous offre un spectacle de fumerolles et de concrétions volcaniques, puis nous arrivons au lac Kussharo. Près du camping, nous y trouvons un rotemburo, c'est-à-dire un bain thermal à l'extérieur. Quand on y trempe les pieds, la chaleur paraît intenable, mais quand on s'y trempe complètement elle devient plus supportable.

Nous passons deux nuits au lac Onnetoh, à côté du Meakandake, un volcan actif dont les vapeurs nocives en interdisent parfois l'accès. Coup de chance, à 4 h du matin il fait grand beau, et l'accès semble libre. A 7 h du matin, Alain arrive au sommet de ce volcan très impressionnant et très photogénique à cette heure-là. Le spectacle n'est pas seulement pour les yeux: les jets de vapeur qui sortent de plusieurs endroits sont très bruyants, et les odeurs de soufre puissantes!

Au retour vers Tomakomai nous subissons deux journées de vélo sur des routes à plus grande circulation: difficile de deviner toujours juste quelles seront les routes les moins fréquentées. Dans un camping familial, les enfants nous adoptent et le lendemain matin, tous nos voisins discutent avec nous, et nous viennent nous dire au revoir avant de partir. Sur la route une voiture nous dépasse, et tous nous font de grands signes de la main, c'était les derniers partis après nous.

A Tomakomai, nous avons fermé notre circuit en boucle de l'Hokkaido, et pour ne pas refaire deux fois le même trajet, nous prenons un train vers Hakodate à la pointe Sud de l'Hokkaido. Puis c'est un ferry qui nous ramène sur l'île principale (Honshu), à Aomori.

Nous avons passé un peu plus de cinq semaines dans l'Hokkaido, et malgré le mauvais temps du début, beaucoup aimé cette île à la superficie deux fois plus grande que la Suisse, mais avec seulement 5.5 millions d'habitants: tout le contraire du Honshu qui a une densité de population trois fois plus élevée qu'en Suisse

Il nous reste deux bonnes semaines pour retourner à Osaka prendre notre bateau pour la Chine (Shanghaï).

Coup de chapeau

Nous aimerions féliciter deux entreprises pour la qualité de leur service après-vente et de garantie:

  • Mammut Suisse: nous utilisons en camping deux matelas D-Lux Pump Mat, très confortables et bien isolés. Hélas l'un d'entre eux est devenu inutilisable. Contacté par courrier électronique, Mammut Suisse nous l'a remplacé sous garantie, et nous l'avons reçu au Japon en moins d'une semaine.
  • Steripen USA: le Steripen Classic est une petite lampe UV qui stérilise 1 litre d'eau en une minute, très pratique dans les pays où l'eau potable est difficile à trouver. A la suite d'une mauvaise manipulation, nous avons cassé la lampe. Steripen USA nous en a renvoyé une nouvelle gratuitement!
On pourrait aussi écrire une rubrique "Bonnet d'âne", mais bon, on s'abstiendra de polémiquer!

mercredi 8 juillet 2009

Déambulations à Tokyo


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Nous voici donc, après 3'600 km de vélo au Japon, arrivés dans sa capitale Tokyo. Nous y restons quatre jours, le temps d'obtenir notre visa chinois (mission accomplie), et de déambuler dans différents quartiers de Tokyo, qui ont chacun leur caractéristique et ambiance particulière: par exemple Ginza, la réponse de Tokyo aux Champs Elysées, Akihabara, la ville électronique où l'on peut tout trouver, même des vieilles lampes d'amplificateurs, Shibuya, le quartier des jeunes à la mode (en-dessous de 25 ans s'abstenir), Shinjuku avec le quartier rouge de Kabukicho, etc.

Nous avons eu la chance de revoir Jean-Luc et Yuriko, un couple Canadien-Japonaise rencontré sur les hauteurs de l'Aso-san, au Kyushu, ainsi qu'Iwao, un jeune de 22 ans qui a réalisé l'an dernier l'exploit de relier à vélo Shangaï à Casablanca, en passant en hiver par la Suisse et ses cols alpins et que nous avions rencontré sur la route du Pamir. Nous avons passé une soirée francophone tous les cinq, bravo à Yuriko et Iwao de leur maîtrise du français: c'est déjà rare de trouver des Japonais capables de s'exprimer en anglais, alors en français c'est vraiment rarissime!

Après ces rencontres chaleureuses, nous voici repartis en direction de l'Hokkaido, l'île du Nord du Japon (Sapporo, cela vous dit quelque chose?). Nous choisissons de prendre le train pour gagner un peu de temps. Un Shinkansen (TGV du Japon) nous amène à 270 km/h jusqu'à Hachinohe. Cette fois prendre le train avec nos vélos et bagages a été relativement simple: sur le quai, des signes vous indiquent prsqu'au centimètre près où se trouvera la porte du wagon réservé! La seule difficulté fut d'amener nos vélos non démontés sur le quai. La règle au Japon est que tout vélo transporté par train doit être emballé. Une Japonaise parlant l'anglais a réussi à convaincre le contrôleur à l'entrée de la gare de nous laisser pousser nos vélos bien chargés jusque sur le quai. Heureusement, ce contrôleur fut moins tatillon (voire borné) que son homologue suisse-allemand qui, à la gare de Zürich, avait refusé de nous laisser prendre un train alors que nous avions pourtant acheté les billets correspondants, sous prétexte que tous les emplacements réservés aux vélos étaient déjà pris (de Lausanne à Zürich, il y avait au moins deux vélos par emplacement, ah ces Welches).

A Hachinohe, à 600 km au Nord de Tokyo, nous avons trouvé un climat plus frais, et en principe moins soumis à la saison des pluies qui sévit maintenant au centre du Japon. Nous avons clairement quitté les zones les plus peuplées de la région Osaka - Tokyo, et retrouvons une atmosphère plus calme et campagnarde. Deux jours de vélo nous ont amené au cap Oma, tout au Nord du Honshu. Nous ratons le dernier bac pour l'Hokkaido, et devons passer la nuit sous la tente, tous les hôtels étant pleins ce jour-là: la période des vacances a commencé!