vendredi 26 septembre 2008

L'Aventure avec un grand A (Sarchu - Manali)


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Le matin du 19 septembre, le ciel reste bouché et la limite de la neige est toute proche. Sous les applaudissements des touristes en jeep, nous enfourchons tout de même nos bécanes en direction du Barlacha La. Il continue de neiger. A Bharatpur (quelques tentes-parachute), nous nous réchauffons au-dessus d'un réchaud a kérosène en compagnie de deux cyclistes espagnols qui ont renoncé à gravir le col à cause du mauvais temps et d'une centaine de véhicules bloqués par la neige: la plupart ont des pneus complètement lisses !

Nous arrivons avec peine à nous faufiler avec nos vélos sous le regard surpris des camionneurs et touristes bloqués. Quelques camions sont en très mauvaise posture. Puis c'est la solitude et nous poussons nos vélos jusqu'au Barlacha La, 4960 m, en pleine tempête de neige et dans 10-15 cm de poudreuse.

Nous réussissons à faire la descente à vélo (lentement), il n'y a pas de véhicules bloqués de ce côté du col. Mais, contrairement à notre attente, plus nous descendons, plus il y a de neige sur la route.

Nous sommes vraiment soulagés d'atteindre les tentes-parachute de Zingzingbar, 4380 m. Nous y passons la nuit à secouer la tente pour éviter qu'elle ne s'affaisse tant il neige. Vers 22h30, deux Allemands, Lars et Daggi, nous rejoignent après une descente a pied depuis le col où leur véhicule s'est bloqué. Ils ont eu un courage extraordinaire et beaucoup de chance d'échapper aux avalanches qui se succédaient lors de leur descente, et d'avoir enregistré sur leur GPS notre point de chute où ils s'étaient restaures à la montée. Mais ils ont le sentiment d'avoir échappé à la mort s'ils étaient restés dans leur véhicule bloqué.

Nous allons passer trois jours entiers à Zingzingbar: le premier jour il continue de neiger toute la journée, le deuxième heureusement il fait grand beau. Nos vélos sont complètement recouverts par la neige, il y en a maintenant au moins un mètre, et les avalanches continuent de tomber. Le troisième jour, sous l'effet du réchauffement du jour précédent et de la nuit très froide (-10C), la situation s'est stabilisée. Lars et Daggi repartent a pied dans 40 cm de neige tassée mais pas assez solide pour soutenir le poids d'un homme, sans raquettes.

Bien sur il nous est impossible de les suivre avec nos vélos. Heureusement, vers 15 h, trois bulldozers dégagent à peu près la route jusqu'à nous. Nous repartons immédiatement(il recommence a neigeoter), mais la neige fondante est plus glissante que la poudreuse d'il y a trois jours. Après 15 km nous trouvons Matthias et Prisca, deux cyclistes suisses qui tentent de remonter vers Leh. Impossible, le Barlacha La reste ferme. Nous rejoignons donc ensemble Keylong, ou nous arrivons enfin a échanger des SMS avec notre fille Stéphanie. Soulagement, elle va mieux après les problèmes liés a son récent accouchement.

Le monde est petit: en discutant avec Matthias, on s'aperçoit qu'il connaît bien Stéphanie, ils font tous deux partie du club d'aviron romand de Zürich !

Nous décidons de rejoindre tous les quatre Manali (2050 m) en taxi: le Rothang La, dernier col à franchir, est rouvert mais en très mauvais état (neige, boue, énormes flaques). Le col d'accès au Spiti est bien sûr reste fermé, mais même s'il avait été rouvert, nous n'aurions probablement pas eu envie de tenter le diable et de nous engager à nouveau en haute altitude. Ce sera pour une autre année, mais un peu plus tôt en saison !

Le temps est revenu au beau et nous profitons du confort de Manali pour nettoyer notre équipement, reprendre un peu de souffle, gérer nos courriels, et mettre à jour ce site.

La suite de notre voyage sera probablement de traverser l'Inde en direction du Nepal, puis rejoindre le Sikkim. Puis, vers la fin de l'année, nous ferons un saut en Suisse pour venir faire connaissance de notre petit-fils Sylvain, et bien sûr revoir famille et amis. A bientôt donc !

Leh - Lac Tsomoriri - Sarchu


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Leh-Tsomoriri

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Tso Kar - Keylong

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Nous quittons Leh le 10 septembre par un soleil radieux. Ce jour-là, nous découvrons plusieurs monastères médiévaux, Choglamsar, Shey, Thiksey et Stakna,le long de l'Indus que nous remontons en pente douce jusqu'à Upshi. Le massif du Stock, avec pour point culminant le Stok Kangri 6121 m, est fraîchement enneigé.

Nous sommes enchantés par cette vallée, où nature et histoire conjuguent quelques-uns de leurs plus beaux joyaux. Il faut dire que cette fois nous voyageons sans guide ni préparation puisque nous avions projeté d'être au Tibet à ce moment-là.

Nous passons la nuit à Upshi, village - relais routier sur la route Leh - Manali. Cependant nous bifurquons sur Mahe et continuons à remonter l'Indus dans une vallée plus étroite et de magnifiques gorges.

Au poste de controle de Mahé, il est interdit aux étrangers de continuer en direction du Tibet maintenant tout proche. Nous poursuivons donc en direction du lac Tsomoriri. Le 12 septembre, nous campons en pleine nature, juste de l'autre côté d'une rivière où Ursula prend un bain trop bref pour être vraiment voulu. A la nuit tombante, deux quidams viennent nous réclamer 100 Roupies pour le "camping". On leur répond que quand ils auront aménagés douche et toilettes, on payera volontiers même plus cher ! On est loin de l'Asie centrale, où la réaction aurait été de nous inviter dans leur logis.

Le 13 septembre, nous passons le col Namshang La, 4850 m, notre record à vélo. A la descente vers le lac Tsomoriri, la route jusqu'ici excellente devient très mauvaise: sable, tôle ondulée ou champs de pierres.

Le lac Tsomoriri, 4600m, est d'un bleu profond et le paysage environnant d'une beauté époustouflante. Nous passons deux nuits dans les bungalows confortables du Nomad Hotel à Korzok. Assez cher pour la région, mais le propriétaire est très sympathique et nous donne plein de conseils sur comment occuper notre journée de "repos": visite des nomades Khampas, aux tentes bien plus rustiques que les yourtes d'Asie centrale, puis ascension d'un belvédère qui nous permet d'admirer le lac Tsomoriri dans son entier.

Le 15 septembre, nous nous offrons une jeep-taxi pour rejoindre le lac Tsokar, car il faut revenir un peu en arrière et nous n'avons aucune envie de refaire la mauvaise route jusqu'au Namshang La à vélo. Très bon choix, la suite vers le lac Tsokor n'est pas meilleure, et une jeep qui faisait ce trajet le même jour s'est si bien ensablée qu'il leur a fallu plusieurs heures pour se dégager.

Le 16 septembre, après une nuit très froide, nous rejoignons la route Leh - Manali. A un long plateau entre 4600 et 4800 m, succède l'impressionnant canyon de Pang où nous campons au bord de la rivière.

Le lendemain, ascension du col Lachung La, 5080 m et nouveau record d'altitude à vélo. Alain, qui prend les photos, peine à rattraper Ursula en grande forme. Nous campons dans une petite cuvette à 4815 m, entre le Lachung et le Nakee La.

Le 18 septembre (pleine lune ?), le temps se gâte et il neigeote au Nakee La, 4965 m. Longue descente (26 lacets) jusqu'à la rivière Tsarab Chu que nous remontons ensuite jusqu'à Sarchu, après avoir croisé un groupe de Suisse-Allemands en vélo-voyage organisé. Celà fait drôle de voir ces cyclistes sans bagages, vélos suspendus, et cuissards et maillots dernier cri.

A Sarchu, 4380 m, nous louons une baraque en tôle ondulée pour la nuit. Bonne décision car il pleut toute la nuit.

mardi 9 septembre 2008

Leh


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Les Chinois refusant les visas aux voyageurs individuels, nous avons pris l'avion pour New Dehli dans le but de nous rendre au Ladakh. Coup de chance, notre fils Julien revient juste du Ladakh et vient prendre un avion pour Kathmandou à New Dehli. Retrouvailles émouvantes !

Srinagar n'étant pas sûre en ce moment, nous prenons encore un avion pour Leh, capitale du Ladakh, 3500 m d'altitude. Les deux premiers jours nous achetons l'altitude en nous reposant, et préparons la suite du voyage en refaisant le plein de provisions. Aujourd'hui, le beau temps revenu, nous visitons Leh à vélo.

Demain nous allons reprendre nos bécanes pour le Spiti, en passant par le lac Tsomoriri. Pas de nouvelles avant Shimla, soit dans environ 4 semaines .

mardi 2 septembre 2008

Bishkek


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Pas de photos de la région Osh, Oezgoen et Jallalabad: le photographe commencerait-il à être blasé? Osh est pourtant une ville très agréable, avec l'un des bazars les plus grands d'Asie Centrale. La ville d'Oezgoen, non loin d'Osh, a été le théâtre d'un massacre entre Ouzbèques et Khirghizes en 1990. C'est une conséquence du découpage complètement loufoque (diviser pour mieux régner) des républiques soviétiques par Staline. Ces massacres sont aujourd'hui difficiles à imaginer, tant la population semble calme, pacifique et vivant en bon voisinage: on voit Ouzbèques et Khirghizes, facilement reconnaissables par leurs chapeaux respectifs partager la même table de restaurant.

Les barrages sur la rivière Naryn, construits par les Russes, sont aujourd'hui source de tension entre le Kyrgyzstan et l'Ouzbékistan: le Kyrgyzstan, riche en eau mais dépourvu de pétrole et de gaz, tend à retenir l'eau durant l'été pour produire de l'électricité en hiver, ce dont se plaint l'Ouzbékistan dont l'agriculture souffre de sécheresse en été. Mais l'Ouzbékistan ne livre plus le gaz ou le mazout qui permettrait au Kyrgyzstan de se chauffer l'hiver !

Bishkek est une ville jeune, quadrillée à l'américaine, avec beaucoup d'espaces verts. Sa population est jeune et très mélangée, avec une forte présence d'habitants d'origine russe. Les Bishkekoises s'habillent pour la plupart à l'occidentale, on y voit mini-jupes, décolletés et comportements amoureux en public impensables dans le reste du pays.

On y trouve plusieurs supermarchés fort bien achalandés: du coup nous profitons de notre appartement pour faire notre propre cuisine, mais il faut quand même s'habituer aux chocolats russes et vins moldaves !

La santé d'Ursula est parfaitement rétablie, et nous reprenons quelques-uns des kilos perdus. Petite modification dans la suite de notre programme: Srinagar est à éviter ces jours (couvre-feu), la route Srinagar - Leh est de plus bouclée. Donc nous avons modifié notre billet d'avion, nous irons directement à Dehli d'où il est plus facile de rejoindre Leh (par avion si possible) au Ladhak. Nous quitterons donc Bishkek le 4 septembre, et non pas le 8 comme initialement prévu.